L'histoire de Yèvre-le-Châtel
- Alain Foucaut
- 1 nov. 2016
- 4 min de lecture

Situé sur un éperon, à la limite du territoire des Carnutes et des Senons, l'oppidum protégeait une voie de communication, puis deux entités romaines après 52 avant J.-C. Le site surplombait la route romaine de Sens au Mans après la christianisation de la Gaule gallo-romaine la rivière Rimarde fut la frontière entre les évêchés de Sens, paroisse Saint-Martin de Souville; et Léproserie Saint-Lazare et l'évêché d'Orléans, paroisse Saint-Gault et Saint-Lubin. Cette division demeura jusqu'au XIXe siècle.

Dès le Xe siècle, Yèvre est une des possessions de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. On sait qu'à plusieurs reprises les moines de Fleury se plaignirent au roi, Hugues Capet, des exactions du baron Arnoul de Yèvre. C'est sans doute pour faire oublier les excès de son mari que son épouse, Lucinde, fonda dans l'enceinte du château une abbaye sous l'invocation de Saint-Gault, un des Saints de Bretagne dont les reliques avaient été apportées dans la région par des moines fuyant l'invasion des Normands. La chapelle de cette abbaye est aujourd'hui l'église paroissiale de Yèvre-le-Châtel.
Au printemps 1079, une armée venue de Bourgogne se joindre aux forces de Philippe Ier pour assiéger le Puiset fit étape à Yèvre. Les paysans du lieu avaient amassé tous leurs biens et leurs grains dans l'église, espérant qu'ils y seraient respectés. Cependant, avec l'autorisation du jeune évêque d'Auxerre qui était de l'expédition avec son père le comte de Nevers, les chevaliers y prélevèrent de force l'orge nécessaire au ravitaillement de leurs chevaux. C'est la raison pour laquelle, selon Raoul Tortaire, Philippe Ier fut battu au Puiset, par la volonté de saint Benoît.

Après le décès du baron Arnoul, le roi interviendra plusieurs fois pour soumettre ses successeurs et démanteler leurs châteaux qui ne devaient être que des fortins de bois, construits sur une « motte ». Le rattachement du château à la couronne de France se situe vraisemblablement vers 1112, lorsque Louis VI le Gros contraint le vicomte Foulques à lui céder Yèvre-le-Châtel dont il fit une puissante châtellenie. Vers 1200, sur ordre de Philippe Auguste, le château fut reconstruit selon les derniers perfectionnements de l'architecture militaire rapportés des croisades.
En 1637, la maréchaussée sera transférée à Pithiviers, mais la justice royale continuera de siéger à Yèvre jusqu'à la Révolution. Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Yèvre-la-Patriote.

Aujourd'hui, Yèvre-le-Châtel appartient au club très fermé des "Plus beaux villages de France". Seule commune du Loiret à bénéficier de ce label convoité, Yèvre-le-Châtel est aussi l’un des villages les plus titrés de France : Prix de l’aménagement ubain, en 2012 ; Prix national de la mise en valeur du Patrimoine, en 2008 ; Marianne d’Or, au titre du Patrimoine, en 2007 ; Prix de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France, en 2004 ; Lauréat des Trophées du Tourisme du Loiret, en 2002. Yèvre-le-Châtel est aussi labellisé "Deux fleurs" par le Conseil national des villes et des villages fleuris.
Des créations d’artistes contemporains, présentées in situ, s’offrent aux regards des promeneurs, au hasard des rues. Grilles, cadran solaire, portail, et même les monuments funéraires se révèlent ainsi être les œuvres d’un véritable musée en plein air et ajoutent à l’attrait du village. Ce renouveau culturel et touristique nous invite à (re)découvrir les artistes qui vécurent et travaillèrent à Yèvre-le-Châtel et à Yèvre-la-Ville. Certaines de leurs œuvres se trouvent aujourd’hui dans de prestigieuses collections et dans les plus grands musées du monde.
Bruno GUIHENEUF
Plasticien sculpteur depuis le début des années 90, Bruno Guihéneuf réalise des sculptures, tant d’intérieur que monumentales, souvent par assemblage d’acier et de granit. Il développe une recherche parallèle de bas reliefs en papier et de gravures sur granit. Il est aussi créateur de Land Art au fil des manifestations artistiques et de ses voyages. Grace à la Galerie du châtel et à Lisette et Pierre Alibert, deux de ses œuvres sont présentées en extérieur à Yèvre-le-Châtel.

Monument funéraire, dans le cimetière de Yèvre-le-Châtel, réalisé par Jean Anguera - Œuvre en bronze


Jean-Yves GOSTI
Les matériaux employés par Jean-Yves Gosti ne peuvent l’enfermer dans un style unique. Qu’il s’agisse du métal forgé ou de la taille directe de la pierre, il invente un univers poétique bien à lui.
Du primitivisme, il montre l’univers cultivé et émotionnel qui le nourrit et le traverse. Ses sujets simples sont en réalité le fruit d’une technique très élaborée et d’une écriture personnelle fortement marquée.
Gosti ne sculpte que des personnages qui constituent une véritable famille, qu’il nomme habitants de l’atelier ou compagnons du silence. Ces êtres l’entourent et jalonnent son œuvre et sa vie.
Scènes de la vie au Moyen-âge, Portail en métal à Yèvre-le-Châtel

Les arts majeurs mêlés aux arts populaires.

Gérard Chamayou, dit « Félix », on lui doit le décor le plus vaste du monde, les 44000m² des voûtes islamiques à Bagdad, la Pensée Créatrice, la Pyramide flottante mais aussi plus de 40 sculptures monumentales.A l'inventeur il faut porter à son actif la sphère miroir de la Géode, la conception de la base Concordia en Antartique, et bien d'autres inventions.


45300 Yèvre-le-Châtel
Accès libre