L'abbaye de Villechasson
- Alain Foucaut
- 21 oct. 2016
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En 1428, après le saccage de leur monastère par les Anglais ( guerre de 100 ans), les bénédictins de l'Abbaye Ste Rose de Rosoy-le-Vieil se réfugient à Ervauville ( près de Courtenay dans le Loiret), où un nouvel établissement est fondé sous le nom de l' "Abbaye de Rosoy-le-Jeune".
Mais celle-ci est détruite par les Protestants au XVIe, et les religieuses viennent s'établir sur la terre de Villechasson, qui leur appartient depuis le XIIe siècle. Cette terre, avec tous les droits seigneuriaux qui lui étaient attachés, avait en effet été offerte par Alpes et Antoine Payen à leur sœur Catherine, déjà prieure de l'Abbaye Ste Rose.

Elevé dès lors au rang d'Abbaye royale, le prieuré qui existait déjà depuis le XIIIè siècle est doté de tours, de murailles, de fossés et d'un pont-levis. Les religieuses y restent jusqu'à la mort de la dernière abbesse, en 1754, date à laquelle elles rejoignent le couvent de Moret, qui devient Abbaye royale de Villechasson-Moret.
L'ancienne Abbaye fortifiée de Villechasson n'a laissé qu'un corps de logis flanqué d'une tour.
La tour-porche, qui donnait accès à la cour, est détruite au milieu du XXe siècle. De même , l'ancienne haute tour de la cour, qui sert encore de colombier en 1850, a disparu.
La tour subsistante , éclairée par des ouvertures permettant de surveiller les alentours dans toutes les directions, abrite un escalier à vis (escalier tournant) donnant accès au grenier.

Quelques portes et fenêtres sont ornées de blasons, la plupart mutilés pendant la Révolution. Il s'agit vraisemblablement de ceux des différentes abbesses. Les quatre murs encore debout de l'ancienne chapelle ne donnent plus qu'une faible idée de l'édifice primordial.

L'histoire peu banale de l'abbaye royale de Villechasson-Moret:
Louise Marie Thérèse ou encore sœur Louise Marie de Sainte-Thérèse dite la « Mauresse de Moret » (? - vers 1732) est une religieuse française bénédictine du couvent de Villechasson-Moret, à Moret-sur-Loing. Un grand mystère entoure ses origines du fait des nombreuses visites qu'elle reçut de la part de l'entourage royal sous Louis XIV. Trois théories se disputent ses origines : selon une première, elle serait la fille illégitime de l'union de la reine Marie-Thérèse et d'un page noir de la cour ; selon la seconde, elle serait la bâtarde issue d'une rencontre de Louis XIV et d'une femme de couleur ; selon la troisième, ce serait une jeune orpheline protégée par le couple royal.
La Mauresse a vécu toute sa vie cloîtrée au couvent de Moret. Elle a été cachée là pour étouffer le scandale qu’avait provoqué sa naissance. Et dans ce couvent, elle faisait l’objet d’une grande attention. Louis XIV lui octroie une pension à vie de 300 livres et lui rend visite. La reine Marie-Thérèse va la voir également, ainsi que les autres membres de la famille royale et des hauts personnages de la cour. D’ailleurs, en 1695, lorsque la Mauresse prend le voile, elle exige que le roi et la reine assistent à la cérémonie. Et c’est ce qu’ils vont faire. Toute la cour est là pour entendre cette religieuse noire prononcer ses vœux. On ne peut expliquer tout ça, autrement que par lien de parenté qui unissait la Mauresse à Louis XIV ou sa femme.
Cette énigme historique aurait donné naissance localement aux « Mauresses de Moret », des carrés fondants de chocolat noir.
Ferme de Villechasson, 77710 Chevry-en-Sereine
Propriété privée
Remarquable et très bien restauré, ce puits se trouve entre les hameaux de Bois Ramort et Villechasson.
Il est constitué de gros blocs de grès et d'un toit asymétrique en bois. Son treuil a un tambour en bois et une manivelle posée sur le grès.

Ferme de Villechasson, 77710 Chevry-en-Sereine
Propriété privée

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