top of page

Le jardin médiéval de Châteaudun

Un jardin d’inspiration médiévale a été aménagé sur les fossés comblés côté Sud.

Le jardin médiéval est un savant mélange de plusieurs espaces de culture. Et pour reproduire un tel jardin, il faut n'en oublier aucun : Coin des herbes à porée , potager et verger, carré des simples, herbes magiques et utiles. Sans oublier « le jardin de Marie »...

Le carré des simples: Certainement le plus connu de tous, le carré des simples ou l'herbularius n'est autre que cette trousse à pharmacie naturelle. Rempli de plantes médicinales, il est en place pour soulager tous les maux du quotidien. Parmi ses végétaux, on trouve ainsi quelques soins de première urgence comme le très cicatrisant souci (Calendula officinalis), les apaisants thym et camomille matricaire. Car ici, à chaque mal, sa plante. Pour les maux de ventre, on retrouve la menthe, l'absinthe ou le chardon. Pour les fièvres, nombreuses à l'époque, la petite camomille était recommandée, ainsi que la verveine officinale ou la benoîte. Souvent, un coin de ce carré était même réservé aux « plantes de femmes » liées aux maux exclusivement féminins, telles l'armoise, la mélisse ou la rue.

Les plantes magiques et utiles (en leur temps...): Les plantes autrefois réputées magiques ne sont plus vraiment très utiles de nos jours. A moins d'avoir des connaissances en sorcellerie ou de mauvaises intentions. Pour la plupart, il s'agissait de plantes cultivées pour leur poison comme la digitale, le datura, ou encore la belladone dans les jardins de sorcières ! Toutes trois aussi belles que toxiques. A l'inverse, certaines étaient cultivées pour leurs pouvoirs « bénéfiques », comme l'amarante (Amaranthus caudatus), censée apporter guérison, protection et... immortalité. Ainsi que pour leurs vertus curatives universelles. Tel est le cas de la sauge dont l'origine latine salvia signifie guérir...Très employées à l'époque, les plantes textiles ( lin, chanvre..) et tinctoriales comme le safran ou le pastel étaient représentés dans chaque jardin. Là encore, à moins d'avoir les outils adéquats, elles n'ont plus désormais qu'un rôle ornemental. Ou culinaire, pour le safran.

Au potager et au verger: C'est de là que nous vient ce mot potager. A l 'époque cet enclos (hortus) de plantes comestibles était surtout composé de légumes racines et d'herbes à potées et potages comme les épinards, l'arroche, les poireaux, ou bien les choux, lentilles, pois, l'ail, les cucurbitacées... On y trouvait aussi tous les condiments servant à relever les plats comme le raifort, la livèche, la moutarde, le fenouil. On peut aujourd'hui y installer également toutes les plantes aromatiques connues (basilic, ciboulette, menthe...). Une palissade de fruitiers soigneusement taillés était aussi de rigueur. Parmi lesquels les pommiers, poiriers, abricotiers, pruniers tenaient le haut du panier. Sans oublier un peu de vigne, pour la simple gourmandise et pour le vin de table comme de messe...

Enfin, le jardin de Marie n'est autre qu'un parterre de fleurs et de végétaux consacrés à la célébration des cultes. C'est ici qu'on pioche les branches de buis pour les rameaux, ou les herbes de la Saint-Jean. Au nombre de sept (armoise, lierre, plantain, verveine, millepertuis, fougère et sureau), elles devaient être cueillies le 24 juin au matin. Plus tard sont apparus les chrysanthèmes, qui grâce à leur floraison automnale, sont devenus les fleurs de prédilection à offrir aux morts pour la Toussaint. Sans oublier des roses rouges (rosa gallica) pour symboliser le sang de Christ, mais aussi des lis, des glaïeuls, des bleuets...

L’art des jardins suscita un intérêt grandissant à partir du XIVe siècle, même si la tradition et les savoir-faire s’étaient perpétués depuis l’époque romaine. Le verger que dépeint Guillaume de Lorris dans Le Roman de la Rose, une des oeuvres les plus lues, copiées et diffusées dans les trois derniers siècles du Moyen âge, est non seulement un lieu de culture et de production, mais aussi un endroit merveilleux et enchanteur où il fait bon se reposer et passer du temps avec sa mie.

Place Jehan de Dunois, 28200 Châteaudun

Accès payant

Mots-clés :

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page