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Les riches heures des journées européennes du patrimoine (part II): Meaux après l'an 1000. La ca

  • Alain Foucaut
  • 22 sept. 2016
  • 4 min de lecture

Erigée au coeur de la cité médiévale de Meaux, l'impressionnante cathédrale Saint-Etienne est considérée depuis longtemps comme le plus bel édifice religieux de tout le pays Briard. Sa construction s'étend sur près de quatre siècles, de 1175 (douze ans après Notre-Dame de Paris) à 1540. Elle est construite sur le site d'une ancienne cathédrale romane.

Le chantier de la cathédrale de Meaux débute à la fin du XIIe siècle, suivant la volonté des comtes de Champagne, par l'élévation du choeur de l'édifice et de ses différentes chapelles rayonnantes. Les travaux du transept débutent eux en 1215, année où commence également une première couverture du chœur.

Mais dès 1253, le chantier de la cathédrale prend un important retard : les fondations initiales du choeur ne sont pas sufisamment stables et celui-ci commence à s'affaisser alors que les transepts sortent de terre. L'ensemble du chevet est alors reconstruit, de manière un peu moins ambitieuse, et surtout remis au goût architectural du jour. C'est l'architecte Gautier de Vainfroy, déjà contributeur de la cathédrale d'Evreux, qui signera cette nouvelle partie de l'édifice.

Les campagnes de construction se succèdent alors. En 1266 débute la mise en place des façades des transepts et en 1317 le roi de France Philippe VI autorise l'élévation de trois travées de nef. Deux des portails de la façade principale sont élevés dès 1336, mais les révoltes paysannes et la guerre de cent ans interrompent les travaux dès 1358.

Une des chapelles, située dans le bas-côté sud de la nef, porte actuellement le nom de Jean Rose (†1364), riche bourgeois et bienfaiteur de Meaux, que celui-ci fit bâtir en 1331. Une dalle funéraire de marbre noir, placée dans cette chapelle, nous rappelle son souvenir.

Meaux est occupé par les troupes anglaises de 1422 à 1439. Les derniers travaux ne furent donc pas entrepris avant le XVe siècle : la façade est terminée pendant une campagne de construction en 1506, la tour nord date est elle édifiée entre 1505 et 1540. La tour sud ne sera elle jamais édifiée, remplacée par une coffrage de bois destiné à protégé l'ensemble des cloches. Elle porte aujourd'hui encore le nom de Tour noire.

Parmi les éléments incontournables de la cathédrale, on retiendra surtout l'ensemble des tympans sculptés. Ceux de la façade occidentale sont dédiés à Saint-Jean-Baptiste (nord), à la Vierge (sud) ou représente le Jugement Dernier (centre). Les façades de transepts sont elles dédiées à la vie de Saint-Etienne, patron de la cathédrale. A l'intérieur du bâtiment, outre la légèreté et la hauteur des décors, on notera surtout le tombeau de Bossuet, évêque de Meaux de 1682 à 1704.

Avec une construction s'étalant sur près de 400 ans, et malgré les différentes campagnes de restauration gommant les spécificités des certaines parties de l'édifice (notamment la troisième travée de la nef, accordée avec le reste du bâtiment au XIXe siècle), la cathédrale Saint-Etienne de Meaux reste un catalogue assez impressionnant des variations de l'art gothique en France : du gothique classique des parties de la nef les plus proches du transept, au gothique rayonnant du choeur et au gothique flamboyant de la grande façade occidentale.

Le seul vitrail ancien dans le chœur date du 14è siècle.

Au sommet: "Le Christ ressuscité", la crucifixion de Jésus à gauche et la lapidation de St Etienne au dessous. A droite, St Denis (premier évêque de Paris et de Meaux) et sa décapitation en l'an 260.

Personnages célèbres ayant marqué la cathédrale ou la ville de Meaux : - Saint Denis (III° siècle) : 1er évêque de Paris, est venu évangéliser la Civitas Mendelsis (la cité meldoise à l’époque gallo-romaine) au risque de sa vie. Il sera décapité en l’an 260 au mont Mars, devenu Montmartre, à Paris. - Sainte Geneviève (423-502 ou 512, selon les sources) : patronne de Paris. Elle fit bâtir une église sur l’emplacement du tombeau de Saint Denis. Propriétaire de biens en terre de Brie, elle a eu plusieurs fois l’occasion de se déplacer à Meaux. - Saint Faron (†669) : évêque de Meaux au VII° siècle. Reliques déposées à La Ferté-sous-Jouarre (77) - Saint Fiacre (VII° siècle) : moine et guérisseur irlandais, patron des jardiniers. Il fut accueilli par Saint Faron qui lui légua, en Brie, une terre au lieu-dit Breuil (Broilum), près de Meaux, pour y bâtir un monastère. - Philippe de VITRY (1291-1361) : poète et musicien, théoricien de l’Ars Nova ; évêque de Meaux de 1351 à sa mort.

- Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704) : homme d’Église, prédicateur et écrivain français ; évêque de Meaux de 1681 à sa mort. Il participa à la rédaction de la Déclaration des Quatre Articles (1682) sur les libertés de l’Église gallicane ; auteur des Sermons sur la mort (1662), des Oraisons funèbres (1669, 1670, 1683, 1685 et 1687, pour les plus célèbres), d’une Histoire des variations des Églises protestantes (1688), d’un Discours sur l’histoire universelle (1681) et de la Politique tirée de l’Écriture sainte (posthume, 1709).

Tombe de Bossuet, "l'Aigle de Meaux", mort en 1704

- Sébastien de BROSSARD (1655-1730) : compositeur, théoricien et bibliophile français ; auteur du premier dictionnaire de musique en langue française (Dictionnaire de musique, 1703) ; maître de chapelle à la cathédrale sous les épiscopats de BOSSUET et du Cardinal de BISSY (1657-1737), évêque de Meaux de 1705 à sa mort.

Le monument de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), évêque de Meaux de 1681 à 1704, par Ernest Henri Dubois (1863-1930), placé dans la cathédrale de Meaux en 1911.

La cathédrale fait partie, comme tant d'autres, des la première liste de 1840 des monuments historiques, établie par Prosper Mérimée.

rue Bossuet, 77100 Meaux

Accès libre

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