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Les riches heures des journées européennes du patrimoine (part II): Meaux avant l'an 1000.

  • Alexandre Arlot
  • 21 sept. 2016
  • 4 min de lecture

Les Meldes, peuple celte, avait fait de Iantinum leur capitale. Après la conquête romaine, de « Iantinum civitas Meldorum » seul le nom des Meldes subsiste et la ville prend le nom de Meldis. (nommé FIXTUINUM sur la carte de Peutinger)

La cité gallo-romaine de Iantinum fut établie sous le Haut Empire suivant un quadrillage orthogonal s'étendant de la Marne au sud jusqu'au quartier Saint-Faron au nord, c'est-à-dire dans l'ancien méandre de la rivière (actuellement le Brasset). La ville possédait en périphérie un important sanctuaire (la Bauve), un théâtre (rue Camille Guérin) et un édifice à arène (Croix Saint-Faron). Au Bas-Empire (entre la seconde moitié du IIIe siècle et le Ve siècle), Meaux est dotée d'un castrum.

Érigés au IIIe siècle, ils ont été remaniés et agrandis à maintes reprises depuis le Moyen Âge, notamment au XIVe siècle par la construction, à distances plus ou moins régulières, de tours défensives circulaires. Les parties gallo-romaines sont caractérisées par des chaînes de briques alternant avec des lits de petits appareils.

De précédentes fouilles ont permis de situer le cardo (rue principale qui structure la cité) de la ville antique, entre la rue de Châage (à l'ouest) et la rue Saint-Faron (à l'est). Les recherches actuelles livrent de nouveaux vestiges gallo-romains : en plus de nombreux éléments de céramiques, les archéologues ont mis au jour une voie romaine datant du IVe siècle et dont la stratification permet de remonter jusqu'au IIe siècle avant notre ère. Ces découvertes permettent de fixer plus précisémment encore la cartographie de Meaux à l'époque antique.

L'abbaye Saint-Faron

Tête de lion figurée sur pierre

Elle porte le nom du fondateur du monastère Sainte-Croix, devenue ensuite abbaye Saint-Faron. Cet établissement religieux a été fondé au VIIe siècle et a été démoli en 1798.

Lampes sur pied

Les spécialistes qui s’activent sur un site archéologique de la rue Saint-Faron à Meaux s’attendaient à y trouver une sépulture. Il leur était cependant difficile d’imaginer qu’autant de squelettes gisaient sous terre. Depuis fin août, une trentaine a déjà été mise au jour ! « C’est une surprise », admet l’anthropologue Camille Colonna. De ces surprises qui font le sel du métier d’archéologue.

Camille Colonna, dans son domaine répond à toutes nos questions.

Préalable à la construction d’un immeuble d’habitation, ce chantier intervient quatre ans après une première série de fouilles sur le même site. Celles-ci avaient révélé la présence de onze corps et permis de dégager une portion du cloître de l’abbaye Saint-Faron. L’histoire de cette église, qui doit son nom à l’évêque de Meaux à l’origine de sa fondation, court du VIIe siècle jusqu’à la Révolution.

Alain Berthier archéologue de l'inrap nous présente sa zone de fouilles: le secteur blanc à côté de lui est datable gallo-romaine, une strate plus sombre en dessous indique qu'un habitat avait été précédemment incendié.

Le site actuellement fouillé est situé « à la périphérie sud de l’abbaye », indique David Couturier, le responsable de l’opération rattaché à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Depuis juillet et jusqu’à décembre, son équipe passe au peigne fin un terrain de plus de 1 500 m2. « Les sources concernant l’abbaye sont rares, reprend le chercheur. C’est l’archéologie qui va nous renseigner sur l’histoire des lieux. »

Zone "est" du site en cours de fouilles, on voit l'ancien conduit de canalisation des eaux usées de l'abbaye et au fond, le long du mur, l'ancienne voie gallo-romaine.

« Ce qu’on va trouver ici est d’importance nationale »

Outre le cimetière paroissial, dont la création remonte au Haut Moyen Âge , de nombreux vestiges antiques ont été mis au jour. L’excavation du site dessine deux carrefours de rues avec caniveaux et façades, ce qui tend à prouver que l’endroit fut un lieu de passage important.

Qui sont ces personnes dont les équipes de l’Inrap viennent de découvrir les squelettes ?

Il faudra attendre la fin du chantier et les tests au carbone 14 pour le savoir avec certitude. Mais certains indices permettent déjà de se faire une idée. « La sépulture est scellée par un niveau XIe siècle, elle est donc antérieure à cette époque, explique l’anthropologue Camille Colonna.

Les Mérovingiens étaient enterrés avec du mobilier associé comme des bijoux ou des pots en céramique, ce qui n’est pas le cas ici. Les squelettes pourraient donc appartenir à des Carolingiens. » Le bon état de conservation des corps fournit par ailleurs « beaucoup d’informations ».

Le nombre de dents ou l’ossification permettent ainsi aux chercheurs d’établir que des hommes, des femmes et même des enfants ont été enterrés dans ce cimetière paroissial.

Abandonné vers le IIIe siècle, à une époque où « les villes se referment et s’entourent de remparts » comme l’explique David Couturier, le site est redécouvert plusieurs siècles plus tard. La présence de cuivre et d’étain laisse ainsi supposer aux chercheurs de l’Inrap l’existence d’un four à cloches médiéval.

« Pendant longtemps, Meaux fut la seconde ville d’Ile-de-France après Lutèce, rappelle Jean-Pascal Lanuit de la Direction régionale des affaires culturelles. Ce qu’on va trouver ici est d’importance nationale. »

rue de la Visitation, 77100 Meaux

mais dès début 2017 construction d'immeuble, du studio au trois pièces...

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