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L'exceptionnel vestige de l'église Saint-Nicaise de Reims

  • Alain Foucaut
  • 1 sept. 2016
  • 3 min de lecture

L’abbaye Saint-Nicaise avait été fondée pour accueillir les pèlerins qui venaient vénérer les reliques de l’évêque martyr de Reims, saint Nicaise (Ve siècle). L'église abbatiale faisait suite à une église Saint-Agricole et Saint-Vital, créée au IVe siècle. Saint Nicaise y avait été inhumé : c'était le lieu de sépulture traditionnel des évêques à l’époque gallo-romaine. Elle est remplacée en 1060 par un établissement bénédictin pour accueillir les pèlerins. Bien que plusieurs fois réparée, l'église était fort délabrée au XIIe siècle.

On entreprend alors la construction d'une splendide église abbatiale, considérée comme l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture gothique à son apogée, qui fut commencée en 1229 ou 1231 par Hugues Libergier et terminée en 1263 par Robert de Coucy, même si ses embellissements successifs vont se poursuivre jusqu'au XVIIe siècle. On l'a appelée la "Sainte Chapelle de Reims". Elle passa longtemps à son époque pour une des plus belles églises de France.

Le rayonnement des religieux s’étend sur un ban seigneurial tant urbain que rural : l’abbaye était alors très riche. Son territoire formait une excroissance hors des remparts de la ville appelée Pointe Saint Nicaise. Gérée selon le régime de la commende dès 1531, l’abbaye décline ; en 1789, la communauté n’excède pas 11 religieux. La bibliothèque de 15 000 livres avait été versée en 1791 au fond de la bibliothèque municipale. L'abbaye est vendue comme bien national en 1793, la basilique Saint-Rémi dans le même secteur lui ayant été préférée ; elle sert de carrière de pierres jusqu'à démolition complète au XIXe siècle.

Dalle du musée de Saint-Rémi: La destruction de Sodome. (Genèse 19.1-29)

les seuls vestiges sont des dalles issues de la chapelle Saint-Éloi ou du chœur de l'abbatiale, ce que commente Viollet-le-Duc : « Ce dallage date des premières années du XIVe siècle et représente des scènes de l’Ancien Testament, inscrites dans des compartiments carrés. (...) Là les traits gravés sont remplis de plomb sans autre coloration. Il n’est pas besoin de dire que ces sortes de dallages coûtaient fort cher, et qu’on ne pouvait les placer que dans des églises riches, dans les sanctuaires et quelques chapelles privilégiées. »

Le nom de Saint-Nicaise a été donné depuis à une autre église, construite en 1923 dans le quartier Chemin Vert de Reims.

Pharaon poursuit les hebreux. Le style est savoureux car les personnages sont habillés comme au Moyen-Age (par ex. : le pharaon égyptien habillé comme un roi capétien !). Exode XIV, 7-9

Il ne reste que 48 des 200 carreaux qui ornaient jadis l'église. Au XIX e siècle, une petite partie des carreaux est achetée par un habitant de Verzenay, pour décorer sa cuisine et la cour de sa demeure...

Bataille contre les Amalécites. “Va maintenant, frappe Amalec et voue par anathème tout ce qui lui appartient ; tu ne l'épargneras point et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes”. — 1 Samuel 15:3.

En 1846, l'habitation appartient à la Veuve Cliquot. Elle vend l'antique dallage à la ville de Reims en échange de dalles neuves. Le trésor est déposé dans la chapelle Saint-Eloi de la basilique Saint-Rémi. Ce n'est qu'après la grande guerre qu'Henri Deneux relève les 48 carreaux et les dispose, après restauration sur le mur du collatéral nord.

La quatrième plaie d'Egypte: les mouches. « [...] des taons/ bêtes sauvages en grand nombre entrèrent [...] dans tout le pays d’Égypte [...] »— Exode 8:20-32

Rue Saint-Julien, 51100 Reims

Accès gratuit

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