Le tombeau de Remi

Dans l'arrière-chœur repose le corps de saint Remi. Son tombeau actuel est le cinquième érigé en l'honneur de ce grand pontife : le premier était l'œuvre de la piété d'Hincmar transféré au IX e siècle à Epernay, le second celui d'Hérimar au XI e siècle, le troisième celui du cardinal Robert de Lenoncourt, abbé commendataire de Saint-Remi au XVI e siècle; le quatrième, celui de Ludinart de Vauzelles en 1802, et enfin le cinquième celui de M gr Gousset en 1847. Bien que ce dernier ne soit que la première partie du tombeau du XVI e siècle, il est néanmoins d'une grande valeur artistique. Il repose sur une base de 5 m de long sur 1,50 m de large. Un soubassement en pierres blanches porte, de chaque côté, six colonnes de jaspe et deux sur la face du fond. Le fût de ces colonnes est de 1,66 m de hauteur, et leur diamètre de 0.26 m Leurs bases sont en marbre blanc, ainsi que leurs chapiteaux, composés de volutes gracieuses, de feuillages et autres ornements. Elles sont disposées de manière à laisser entre elles un intervalle formant niche pour les statues ; les cimes intérieures abritant ces statues sont en forme de coquille élégante. Les douze statues représentent de grandeur naturelle les six pairs ecclésiastiques et les six pairs laïques. A l'extrémité apparaît saint Remi catéchisant Clovis à genoux, ayant derrière lui saint Thierry, qui garde la croix archiépiscopale.

Les pairs ecclésiastiques sont en habits pontificaux, la mitre en tête ; chaque pair porte un insigne de la royauté : L'archevêque de Reims tient en main la croix archiépiscopale ; l'évêque de Laon porte la Sainte Ampoule ; celui de Langres le sceptre et la main de justice; celui de Beauvais la cotte d'armes ; celui de Chatons l'anneau royal ; celui de Noyon le baudrier.

Les pairs laïques portent également : Le duc de Bourgogne la couronne ; celui de la Guyenne l'oriflamme ; celui de Normandie un autre étendard ; le comte de Champagne la bannière royale ; le comte de Flandre l'épée; et celui de Toulouse les éperons. Toutes ces statues sont pleines de vie.

Les colonnes soutiennent un entablement terminé en toit, surmonté d'une crête et d'une petite lanterne en forme de dôme. La façade présente un portique orné, de chaque côté, de deux colonnes d'ordre corinthien supportant le fronton ; une riche guirlande de fleurs entoure la porte du tombeau en bois sculpté à jour, d'un beau travail. Au-dessus de l'inscription en lettres dorées, Sancto Remigio, sont gravées les armes de Mgr Gousset, archevêque de Reims.

Ce mausolée renferme une châsse en bronze doré sertie d'émaux. Elle contient les reliques précieuses de saint-Remi, protecteur de la ville et apôtre de la France. Ancienne châsse (réalisée en 1811 par le fondeur rémois Braquehaye) au centre de la salle des tapisseries qui abrite la somptueuse tenture de la vie de saint Remi qui, en dix grandes tapisseries, qui retrace les épisodes de la vie et les miracles du saint Apôtre des Gaules. (Le musée Saint-Rémi)

A l'image des rois de l'Ancien Testament, le sacre constitue l'alliance conclue entre Dieu et le souverain capétien : en échange de l'onction divine, le roi promet de régner selon la justice, de protéger ses peuples, de soutenir la religion.

Cette alliance prend corps avec l'apparition au IXe siècle de la légende de la Sainte Ampoule. C'est en effet à l'occasion du sacre de Charles le Chauve, à Metz, que l'archevêque de Reims Hincmar, dans sa Vita Remigii, relate le miracle de cette petite fiole apportée à saint Remi par une colombe envoyée par Dieu pour oindre Clovis. A partir de plusieurs traditions rémoises, Hincmar embellit la découverte, dans la tombe de saint Remi, d'une ampoule d'aromates ayant servi à embaumer le corps du prélat. Authentifiée par le pape Innocent II en 1131 et confiée à la garde de l'abbaye de Saint-Remi jusqu'à la Révolution, la Sainte Ampoule assure ainsi définitivement le privilège de l'Eglise de Reims de sacrer les rois de France.

Rue Saint-Julien, 51100 Reims

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