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Église Saint-Julien et la statue du baptème de Clovis

Cette église fut construite au XIe ou au XIIe siècle à l'emplacement présumé d'un oratoire paléochrétien fondé, selon les textes, par un dénommé Attolus, au Ve siècle. Le vaisseau central de l'église médiévale fut détruit au début du XXe siècle pendant la Grande Guerre, après avoir abrité, depuis la Révolution, des maisons qui en avaient modifié l'apparence et percé le sol de caves. Une description datant de 1912 le qualifie d'édifice sobre en forme de croix latine, long de 41 mètres, large de 19 mètres à hauteur du transept et de 15 mètres au niveau de la nef, qui n'était pas voûtée. L'apport le plus important des fouilles de 1991, fut la découverte du premier cimetière attenant à l'église primitive du Ve siècle, non mentionné par la tradition. Utilisé jusqu'au XIe siècle, époque de son transfert à l'angle de la rue Féry, de l'autre côté de la rue Saint-Julien, au moment de la reconstruction de l'église, il présente des tombes de types divers, alignées en rangées : fosses ordinaires avec cercueil de bois, sarcophages en plâtre, en pierre, de forme trapézoïdale ou rectangulaire. De nombreuses fosses ont été réutilisées au cours des siècles.

Une sculpture a été installée à l'emplacement approximatif du chœur pour commémorer les 1500 ans du baptême de Clovis, premier roi de France, par l'archevêque Saint-Rémi* en 496.

La tradition veut que la conversion de Clovis fut l'oeuvre patiente et obstinée de conversion de son épouse la reine Clotilde. Princesse burgonde et catholique, elle pousse son païen de mari à épouser sa religion.

On raconte de plus qu'au cours de la bataille de Tolbiac (qui oppose les Francs aux Alamans), la situation était vite devenue extrèmement défavorable pour les Francs. A tel point que Clovis y aurait vu l'impuissance de ses anciens dieux et n'aurait eu d'autre recours que d'implorer l'aide du dieu de Clotilde. Si le dieu des chretiens lui accordait la victoire, il y verrait la preuve éclatante de son existence et se convertirait. La tradition place à la suite de l'énoncé de ce serment la propagation de la nouvelle de la mort du roi des Alamans à travers tout le champ de bataille. Ces derniers se désorganisent et la victoire change de camp.

Clovis tiendra sa parole. Il accepte les propositions de l'évèque Remi de Reims. Le jour de Noël, il se fait baptiser par l'évèque lui même, ainsi que plusieurs milliers (a priori 3000) de ses soldats. Pendant la cérémonie, à la lecture du récit poignant de la Passion, le roi s'écrit "si j'avais été là avec mes Francs, j'aurais vengé le Christ".

On peut observer des ruines de l’ancienne église Saint-Julien ainsi que des remparts qui encerclaient l’abbaye Saint-Remi.

L'évêque en le baptisant lui dit "Courbe la tête fier Sycambre. Adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu a adoré". Les Sycambres étaient en effet un peuple germanique qui s'était fondu dans le peuple franc.

A l'issue de cette cérémonie, une colombe aurait, selon la tradition, amené un flacon d'huile : la Sainte Ampoule. Cette relique merveilleuse sera l'instrument sacré du sacre des rois de France, dont le baptème de Clovis est le prototype. Le baptème de Clovis est l'acte fondateur de l'alliance de la monarchie de droit divin française avec l'Eglise catholique. Jusqu'à la chute de la monarchie, elles seront étroitement liées : un roi n'est roi que s'il est catholique et sacré à Reims avec la Sainte Ampoule ! (pensez à Charles VII courant après son sacre à Reims ou à Henri IV qui doit abjurer le protestantisme pour coiffer la couronne). L'union entre l'état franc (devenu français) et l'Eglise ne se brisera qu'en 1905, après la disparition des rois, par la séparation du Clergé et de l'Etat.

Statue du baptème de Clovis, une histoire de champagne...

1996 marque le 15ème centenaire du baptême de Clovis par Saint-Remi, archevêque de Reims. Cet événement (496) est en effet l’acte fondateur de la France à l’origine de l’influence chrétienne en Europe.

Pour célébrer cet événement, Jean-Claude Rouzaud, Président de Louis Roederer, fait ériger une magnifique statue dont il confie la réalisation à l’artiste d’inspiration chrétienne, Daphné du Barry. Située à proximité du portail sud de la Basilique Saint-Remi, elle évoque aux touristes l’événement historique survenu dans la cité rémoise. Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II remercia personnellement le Président de Louis Roederer de sa générosité et félicita l’artiste lors de sa visite à Reims le 21 septembre 1996.

rue Saint Julien, 51100 Reims

Accès libre

* Remi (du latin Remigius, rame ou Remedius, remède) et pas Rémi.

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