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Cathédrale Notre-Dame de Nazareth


De la ville antique à la ville médiévale, quelques siècles se sont écoulés. L’organisation urbaine s’est alors en partie superposée aux vestiges gallo-romains, souvent réutilisés pour l’édification des nouveaux bâtiments comme on le voit dans les fondations de la cathédrale.

Avec l’expansion du christianisme, la ville s’est d’abord établie autour de son monument religieux, sur la rive droite de l’Ouvèze.

La cathédrale Notre-dame de Nazareth, église-mère du diocèse de Vaison (une quarantaine de paroisses dans l’Etat pontifical et le Dauphiné), se trouvait au centre d’une cité médiévale aujourd’hui disparue. L’évêque résidait dans le palais épiscopal proche et les chanoines dans le cloître et ses bâtiments annexes. Construite au XIème siècle à l’emplacement d’édifices paléo-chrétiens,

puis remaniée au siècle suivant, son architecture est un très bel exemple de l’art roman provençal. L’une de ses caractéristiques est la présence de vestiges antiques réemployés lors de sa construction. Accolé à la cathédrale, le cloître comporte quatre galeries entourant le jardin, ajourées de petites arcades groupées par trois sous des arcs de décharge. Les colonnettes sont surmontées de chapiteaux à feuilles d’eau pour la plupart, mais certains sont figuratifs. Les pièces réservées aux chanoines (réfectoire, dortoir, salle capitulaire…), desservies par la galerie du cloître, ont aujourd’hui disparu.

La cathédrale ainsi transformée se compose d’une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. Le chevet tripartite comprend une abside centrale rectangulaire à l’extérieur et semi-circulaire à l’intérieur. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Les collatéraux ont des voûtes rampantes. Les abords ombragés et la quiétude du cloître en font un agréable lieu de visite. Dans la seconde moitié du XIIème siècle, la ville est soumise au pillage ordonné par le comte de Toulouse, en désaccord avec l’évêque sur leurs possessions respectives. Il s’ensuit la construction de la tour comtale, qui deviendra le château, sur la rive gauche et l’abandon de la cité médiévale au XIIIème siècle pour la nouvelle ville haute.

L'église est construite sur un plan basilical (en opposition au plan cruciforme), ce qui signifie qu'il n'y a pas de transept proprement dit.

La nef est accolée de deux vaisseaux, à trois travées si nous comptons celle de la croisée du transept d'où s'élève le clocher. Le plan est complété de deux chapelles orientées de part et d'autre du chevet. La voûte en berceau est soutenue par des faisceaux de piliers qui donnent leur élan aux arcs doubleaux.

Le chevet

Si, à l'extérieur, le chevet de la cathédrale s'inscrit dans un massif carré, soutenu par deux contreforts, à l'intérieur, l'abside est bien demi-circulaire, dirait-on même outrepassée, couverte par une voûte en cul-de-four. Le sanctuaire est donc constituté d'une travée simple (ou travée de choeur) et d'une abside séparées par un arc en plein cintre.

L'élévation du choeur est animé par cinq arcatures aveugles dont seul l'arcade centrale, rehaussée, est ouverte d'une fenêtre. Les autres baies sont occupées par des niches et des enfeux. Le sanctuaire est construit en petits moellons alors qu'on peut remarquer dès la croisée du transept le grand appareil des pierres.

Le cloître

Le cloître date du XII° siècle. La galerie sud a été reconstruite au XIX° siècle lors de la grande campagne de restauration du patrimoine historique initiée par Prosper Mérimée et dont la la figure marquante est Eugène Viollet-le-Duc.

La fonction de ce cloître était de desservir les salles réservées aux chanoines et de procurer de la lumière et une saine aération aux bâtiments. Les galeries sont éclairées par 4 séries d'arcatures groupées en trois, sous des arcs qui déchargent les poussées par les voûtes sur de robustes piles décorées de chevrons et de cannelures. Les colonnettes géminées sont surmontées, elles, de chapiteaux à feuilles d'eau.

On entre dans le jardin par une ouverture dans la galerie nord au-dessus de laquelle est gravée une exortation sur la vie à suivre.

Le cloître abrite également quelques éléments lapidaires chrétiens de différentes époques dont on ne citera que quelques pièces : un très beau sarcophage en marbre du IVème siècle présente les douze apôtres. A côté, on remarquera des inscriptions funéraires paléochrétiennes de la fin du IIIe siècle ou du début du IVème siècle.

Plus loin, une croix à double face de la fin du XVème siècle est ornée du christ et de la vierge sur l’autre face. Elle ornait le tombeau de la famille de Blégier (Hôtel particulier à la Haute-Ville) Enfin des fragments de chancels et des pierres tombales complètent la collection présentée dans les galeries. Il faut signaler une gravure insolite qui éveille la curiosité : Elle s’intègre dans la clef de linteau de la porte ouest : Il s’agit d’un visage masculin.

Les yeux en amande, le nez droit, la barbe bifide rappellent les représentations byzantines du christ. Ce qui surprend, ce sont les cornes de taureau qu’il porte sur la tête. Elles donnent souvent lieu à des interprétations variées : A-t-on là un christ ? Est-il représenté en chef gaulois, ou en lien avec le culte de Mythra ou encore avec un symbole lunaire ?

Rue Alphonse Daudet, 84110 Vaison la Romaine

Accès libre

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