Le pont gallo-romain de Vaison-la-Romaine
Construit au Ier siècle après J. C., il est ancré dans la roche au niveau d’un rétrécissement de l’Ouvèze. Son arche unique, de 17 m d’ouverture et large de 9 m, est constituée de cinq arcs en plein cintre et s’appuie sur le rocher. Dans l’Antiquité, le pont dominait les installations de digues sur pilotis. La rivière favorisait un intense trafic commercial assuré par des corporations de navigateurs. Le Pont Romain a toujours fait le lien, malgré les crues de l’Ouvèze, entre le centre-ville et la cité médiévale sur les hauteurs. A l’époque du Comte de Toulouse, il avait un rôle stratégique : c’était un passage obligé, qui servait de poste de péage. Au XVe siècle, il servit de poste de surveillance. Composé d’une seule arche de 17 m de long et 9 m de large, cela en fait le plus large des ponts de la Gaule Romaine. Sa construction remonte à la fin du 1er siècle de notre ère. Classé monument historique en 1840, il compte parmi les rares ponts antiques encore utilisés de nos jours.

Le choix du site a été primordial pour l'édification du pont ; il franchit l'Ouvèze au niveau d'un rétrécissement de la rivière et s'ancre dans la roche. Il unissait la ville antique établie sur la rive droite à un quartier à tendance artisanale qui la prolongeait en rive gauche. Ce secteur était desservi par une voie parallèle à la rivière. Cette voie, partiellement repérée lors d'un sondage et de travaux de voiries permettait de rejoindre, vers l'Est le Mont-Ventoux et les localités voisines en territoire Tricastin et, vers l'Ouest, le territoire Cavare. Il est intéressant de noter que cet axe de circulation antique qui passait entre la rivière et la hauteur rocheuse a disparu au cours des siècles suivants, sans doute en raison des difficultés d'entretien des murs de soutènement qui la protégeaient de l'érosion de l'Ouvèze. C'est seulement à la fin du XIXe siècle qu'un axe de circulation est créé sur l'ancien parcours antique.

Sur la rive droite, la documentation historique signale, en bordure de rivière, l'existence de grandes dalles et d'un ensemble thermal. Ces vestiges sont partiellement connus et publiés. Pour la période médiévale, les vestiges sont absents mais des textes donnent quelques indications. La ville du Moyen-Âge qui s'étendait dans la vallée, autour de la cathédrale, fut peu à peu délaissée au profit du site de hauteur plus facile à défendre. Au XIIIe siècle, le pont est le passage qui permet de rejoindre la nouvelle ville qui s'établit sur le versant nord du rocher situé sur la rive gauche de l'Ouvèze. Au XVIe siècle, lorsque de nouvelles constructions s'élevèrent dans la vallée, sur la rive droite, leur emplacement fut déterminé par la présence du pont. Il devint le point de départ du faubourg, avant de donner naissance à l'actuelle grand-rue. Il fut l'unique lien matériel entre les deux rives jusqu'à la mise en service de la passerelle située plus en aval en 1858, puis d'un pont neuf en 1935-1936. A partir de cette date, la ville fut dotée de deux ouvrages d'art franchissant l'Ouvèze. Le "pont neuf", ainsi qu'il fut spontanément baptisé par la population, fut détruit en 1944 par un explosif mis en place par les troupes allemandes tandis que le pont romain résistait assez bien à la même charge.
Sa solidité fut de nouveau mise en évidence lors de la crue du 22 septembre 1992, après celle connue de 1616. La restauration de 1994 : celle-ci, faisant suite à la crue de 1992, rend au pont une silhouette et un aspect plus proches de son état antique, mieux cerné aujourd'hui grâce à des études architecturales, archéologiques et à des recherches aux archives. Le profil du nouveau parapet a été directement inspiré par des blocs visibles au chevet de la cathédrale. Enfin pour parfaire la restauration, la pierre a été prélevée des carrières qu'exploitaient les gallo-romains à Beaumont-du-Ventoux (à environ 15 km de Vasio).
84110 Vaison-la-Romaine
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