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Montbrun les Bains, véritable bijou médiéval.


Riche d’une situation climatique exceptionnelle, Montbrun a attiré très tôt les hommes dans cette cuvette fertile, protégée du Mistral et arrosée de deux rivières (l’Anary et le Toulourenc) .

Leur présence est attestée dés la préhistoire par la découverte d’outillage magdalénien et des traces d’ habitat néolithique ; c’est à quelques kilomètres d’ici, dans une grotte surplombant les gorges de la Nesque qu’une équipe d’archéologues canadiens a exhumé une mandibule qui est à ce jour le plus ancien ossement humain découvert en Provence.

De la présence Romaine on a retrouvé de nombreux vestiges : autels, ex-votos, monnaies, statues… et surtout le tracé d’un ancien canal et d’une route creusés dans la roche entre Aulan et Montbrun, sans compter des auges à bestiaux qui, selon les spécialistes ne sont pas autre chose que des baignoires Gallo-Romaines.

L’insécurité des siècles qui ont suivi la Paix Romaine a poussé progressivement la population à trouver refuge sur le rocher qui domine la plaine. Au pied du Château, et à l’abri des murailles, les maisons et l’église se sont serrées, de plus en plus à l’étroit, solidement ancrées à la pente du rocher, du haut, parfois, de leurs six étages.

Les premiers seigneurs de Montbrun ont été les plus anciens féodaux de la région : les Mévouillon et les d’Agoult. Au XIII° siècle, les Dupuy, venus de Romans prennent possession des lieux et deviennent Dupuy-Montbrun. D’antique noblesse, liés aux Chevaliers de Malte, ces hommes de guerre servent fidèlement le Roi de France à l’exception notable du plus célèbre d’entre eux, Charles (1530-1575), qui à l’instar de beaucoup de grands seigneurs de son temps embrassa le Calvinisme avec l’enthousiasme et l’intolérance propres aux nouveaux convertis. Charles Dupuy-Montbrun va faire parler de lui jusqu’à la cour du Roi de France.

L’adhésion à la cause calviniste libère ce capitaine habile et ambitieux de son devoir d’obéissance ; il s’illustre dans une guerrilla de sièges et de coups de mains, aux côtés de son compagnon le Baron des Adrets, sans avoir de comptes à rendre, et surtout pas au Roi de France.

Les ruines du château Renaissance ne sont visibles que de l’extérieur, l’ensemble du domaine étant propriété privée. Les dimensions des murs encore debout donnent une idée de la grandeur passée de l’édifice. Le château médiéval ayant été rasé par ordre du Roi en 1560, Charles Dupuy-Montbrun fit bâtir sur ces ruines ( avec quels moyens ?) un Château Renaissance qui compta parmi les plus beaux de la région et dont certains plafond auraient été peints, plus tard, par Mignard: on y pouvait loger « cent maîtres et vingt pages et entretenir deux cent chevaux dans les écuries… » . Ce château de rêve connut en 1789 le sort de beaucoup d’autres : abandonné de ses occupants, il fut vendu comme bien national et finalement ruiné pour la seconde fois.

Entre histoire et légendes, rapportées dans les chroniques, les anecdotes ne manquent pas : pillage de Sault et vol de la cloche, massacre des défenseurs catholiques de Mornas jetés du haut des tours, pillage des magasins du Pape à Malaucène, des bagages du Duc d’Anjou futur Henri III revenu de Pologne pour ceindre la couronne de France;

le Roi n’est pas prés d’oublier la réponse impertinente du capitaine aux protestations qu’il lui fit parvenir « …Sire quand on a le cul sur la selle et l’épée à la main, tout le monde est compagnon… » : en 1575 lorsque Dupuy-Montbrun, est enfin vaincu, blessé et prisonnier du très catholique Baron de Gordes, il sera jugé au parlement de Grenoble et décapité. Ainsi s’acheva la courte carrière du « brave Capitaine » , « Saint Dominique de la Réformation » qui, dit-on, sut affronter la mort en croyant et en soldat.

Pour visiter la partie historique du Village, on passe encore par les anciennes portes : celle du Beffroi vers l’est ou la porte de la Clastre qui s’ouvre au pied de l’église. Outre la promenade dans la plus vieille rue de Montbrun, bordée de très anciennes maisons abondamment fleuries, et la visite rafraîchissante des nombreuses fontaines, trois édifices importants retiendront l’attention du visiteur : le Beffroi (ou tour de l’horloge) témoin bien conservé de l’architecture militaire du XIII° siècle. Cette ancienne tour de défense est encore pourvue de tous ses attributs guerriers : créneaux, meurtrières et machicoulis. Il manque juste la herse, dont la rainure est toujours visible sous l’édifice.

Grâce à ses sources d’eau fortement sulfurées déjà exploitées au temps des Romains, Montbrun les Bains fut une station très à la mode du XVI° siècle à la révolution.

Le thermalisme connaissant alors une grande vogue, le Marquis de SUAREZ d’AULAN fit construire en 1865 un établissement thermal copié sur celui de Baden-Baden. Montbrun devient alors une ville d’eau importante citée en exemple dans les milieux médicaux. La première guerre mondiale fut hélas fatale aux activités de l’établissement qui ne put rouvrir à l’issue du conflit. Dans les années 1970-1980 la municipalité décida de relancer le thermalisme et grâce à la farouche détermination du maire, les nouveaux thermes ouvrirent leurs portes le 4 mai 1987.

A 12 km de Sault, Montbrun les Bains est un véritable bijou médiéval classé parmi les plus beaux villages de France.

26570 Montbrun-les-Bains

Couché de soleil sur le mont Ventoux, depuis Montbrun les Bains

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