Eglise Sainte-Agathe à Ris
- Alain Foucaut
- 15 juil. 2016
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Sur le domaine de la villa gallo-romaine Nimsiacus, Amblard de Thiers, archevêque de Lyon, fonde un prieuré en 952. Par un acte daté du 9 août 978 et fait au nom d'Amblard (décédé le 25 mai), la villa et ses dépendances - champs, vignes, forêts, pacages, eaux courantes -, sont données aux moines de Cluny pour qu'ils construisent un monastère dédié à St Pierre. Cet acte porte à son dos une mention postérieure à l'acte : "de cella Rivis" : de rivius = ruisseau, d'où Ris, qui tire son nom des ruisseaux le traversant.
L'église du prieuré est aussitôt construite vers 979 -985. Édifice d'inspiration carolingienne. Elle est, de part sa nature et son age, l'une des plus anciennes et des plus curieuses églises romanes d'Auvergne. En effet, la hauteur et l'étroitesse de ses nefs répondent aux premiers essais de voûte en pierres qui allaient se généraliser par la suite.

En 998, le pape Grégoire V confirme la donation à l'abbé de Cluny, Odilon de Mercoeur (St Odilon qui viendra à Ris en 1048) : le monastère est alors dédié à Notre Dame (il le restera jusqu'en 1788) et fait partie des plus anciennes communautés monastiques clunisiennes. Le prieuré a compté plus d'une vingtaine de moines jusqu'au XVIè siècle, chiffre exceptionnel en Auvergne. Les moines étaient les cadets des grandes familles du Bourbonnais, du Forez et du Velay. Au cours des ans, le prieuré reçut de nombreux dons des Comtes d'Auvergne, des seigneurs de Montboissier, de Chamalières, de Bulhon. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges et Primat d'Aquitaine, le visita en 1287. Le prieuré conventuel avait sous sa dépendance 5 autres prieurés dont celui de Bancherelle, un autre dans le diocèse de Lyon et un dans le diocèse de Limoges. Le prieur de Ris était considéré comme l'un des plus importants seigneurs du diocèse de Clermont, portant la crosse et la mitre de l'évêque dans les grandes cérémonies. Sa justice s'exerçait sur Ris et Lachaux et sa mouvance s'étendait "à plus de six lieues à la ronde" (24km); il disposait de 50 archers pour la défense de la ville.

Plusieurs fortifications vont entourer Ris : pendant la Guerre de Cent Ans, au 14e siècle autour du prieuré et de l'ancien cimetière jouxtant l'église; puis au 15e siècle, s'étendant au Nord et à l'Est du bourg. Pour se protéger des guerres de Religion au 16e siècle, entourant le faubourg à l'Ouest.A cette époque les fortifications devaient compter 18 tours et 2 portes principales. Mais ces guerres ont ruiné à plusieurs reprises le monastère et la ville.

Dans le chœur de l'église, on peut admirer une reproduction de « La Vierge et l'Enfant » exposée au musée du Louvre (Aile Richelieu au rez-de-chaussée dans la salle Cluny - salle 2).

L'église était entourée des bâtiments prieuraux dont il subsiste des éléments tardifs englobés dans le bâti contemporain.

On remarque également les anciennes bornes du prieuré aux armes de la famille de Veyny d'Arbouze, dont plusieurs membres ont été prieurs de Ris.

On ressent la force dans cette église: "Quand 900 ans comme moi tu auras, moins en forme tu seras." ...
Place de l'Église, 63290 Ris
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