Spéciale "journées de l'Archéologie": Etiolles
- Alain Foucaut
- 18 juin 2016
- 2 min de lecture

En 1971, sur les berges de la Seine, dans la commune d'Etiolles, un site archéologique préhistorique exceptionnel a été découvert. La richesse des vestiges mis au jour et leur très bonne conservation font aujourd'hui du site d'Etiolles l'un des plus importants de la Préhistoire européenne, permettant de mieux comprendre les modes de vie de nos ancêtres.

Conscient de la valeur scientifique et culturel de ce lieu d'exception, le Conseil départemental a acquis le terrain sur lequel se trouve le site afin de garantir sa conservation et son étude. Le site d'Etiolles a la particularité d'être un chantier école. Les étudiants en archéologie viennent y apprendre leur métier, encadrés par les archéologues du CNRS.

C'est un site préhistorique vieux de 13 000 ans, soit la fin de la période paléolithique. Les hommes qui s'y installent sont appelés des Magdaléniens. Ce sont des chasseurs-cueilleurs qui habitent des campements de tentes, chassent, taillent le silex, connaissent l'art... C'est à cette culture magdalénienne que l'on doit notamment la grotte de Lascaux.
État de la recherche

Les fouilles permettent de mieux comprendre les modes de vie de nos ancêtres et de lever le voile sur une culture aujourd'hui disparue. Des vestiges d'habitations, des foyers, des silex taillés, des ossements d'animaux (rennes, chevaux...) font partie des découvertes réalisées à Etiolles.

Le site a été occupé de nombreuses fois au fil du temps. Les restes des occupations des Magdaléniens ont été recouverts par les crues de la Seine qui ont permis la conservation exemplaire du site et des vestiges qu'il renferme.

Les dernières campagnes de fouilles ont permis de découvrir les premiers objets façonnés en matières dures animales (os, bois de renne). En 2007, le premier outil en os du site, une pointe, a été découvert. En 2008, deux nouveaux objets exceptionnels ont été mis au jour : deux armatures de sagaies en bois de renne dont l'une, très bien conservée, était associée à un fragment de maxillaire de jeune renne (partie supérieure de la mâchoire).
La première œuvre d'art d'Île-de-France

En 2000, les archéologues d’Étiolles ont eu la surprise de découvrir la plus ancienne oeuvre d’art du département : il s’agit d’un galet, finement gravé, représentant des animaux (cheval, renne) et un personnage surprenant, mi-femme, mi-animal comme on en connaît dans certaines grottes du sud-ouest de la France.

Unique dans le bassin parisien, cette oeuvre d’art émouvante nous montre que les magdaléniens d’Étiolles savaient s’évader au-delà de leurs préoccupations matérielles, comme leurs contemporains des artistes de Lascaux, et pourrait témoigner de leurs aspirations symboliques. Le galet daté de 12 300 ans est maintenant exposé au Musée de Préhistoire de Nemours.

Chantier archéologique d’Etiolles RN 448, face à l’IUFM Pour plus d’information : 01 60 91 93 94