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Aquae Segetae

Après un passage chez les vikings, revenons en Gaule!

Sur l'ancienne route “César”, voie romaine reliant Sens (Agedincum) à Orléans (Cenabum), cette cité est l'une des 52 villes d'eau de l'empire romain recensée sur la célèbre "Table de Peutinger".

Remarquez juste au dessus de la cité Aquis Segeste, les villes de Lutèce (Paris), Meteglo (Melun) et Riobe (Châteaubleau). On comprend de suite l'importance de la cité, du sanctuaire.

Le site archéologique d'Aquis Segeste , dont le nom est né au VIe siècle de l'évolution du nom latin Aquae Segetae, sanctuaire thermal dédié à Segeta ou Segesta, déesse gauloise de la guérison.

Aquis Segetae était considéré comme une « cité secondaire ». Elle s'étendait sur 25 ha et comprenait, outre l'enceinte sacrée, une agglomération avec ses commerçants et artisans, un fanum ou temple, des thermes et un théâtre de 104m de diamètre qui pouvait contenir plus de 10 000 spectateurs (par comparaison, le théatre antique d'Orange fait 103m de diamètre).

Le marbre trouvé sur le site provenait de différentes carrières, issu de la France entière.

C'était l'une des 52 villes d'eau de l'empire romain et un lieu de pèlerinage important. La qualité des eaux est celle que l'on attribue à la déesse SEGETA, c'est à dire la fécondité (des tests en laboratoire ont été effectué et cette eau minérale est tout ce qu'il y a de plus "normal" et n'a (plus) aucune vertu curative).

Aucune date précise n'est avancée pour la construction de la cité par les romains. On peut la situer néanmoins entre 41 et 54, sans doute sous l'empereur Claude. Comme il était d'usage à cette époque, ils construisaient une ville nouvelle à coté d'une agglomération déjà existante à la fin de l'âge de fer, l'oppidum de Château-Landon.

On doit les premières fouilles à l’Abbé COSSON à partir de 1868. Il faudra attendre 1964 pour qu'une équipe d'archéologues dirigée par Michel RONCIN mette au jour l'espace cultuel de la cité gallo-romaine. Nous avons eu la chance de faire la visite du site avec un des jeunes découvreurs du site. En effet, en1963, ils ont dessouché une aulnaie et sont tombés sur une des portes du sanctuaire. La visite avec cet homme a été des plus intéressante et je peux même dire émouvante, ce qui est réellement ressenti lorsque l'histoire d'un homme est voué à l'histoire d'un lieu.

C'est un vaste périmètre de 125 m de long sur 75 m de large bordé de murets et d'une galerie marchande avec colonnade sur deux de ses côtés et deux portes d'accès sur le flanc est de l'édifice.

Le Nymphée: C'est un bassin polylobé excentré dans cette immense cour, le seul a avoir cette forme en Gaule.

Canalisation souterraine de la source vers le nymphée.

Un ex-voto trouvé sur le mur du bassin cultuel précise : « A l'auguste déesse SEGETA TITUS MARIUS PRICINUS s'est acquitté de son vœu avec bonne grâce. A pris soin de réaliser MARIA SACRA sa fille ».

La formule V.S.LM. indique une inscription votive : votum solvit libens mérita (il s'est acquitté de son vœu avec bonne grâce). La formule AVG + dea + Segeta atteste la dévotion à l'Empereur Auguste. Elle est typique du centre des Gaules, associant Auguste à la divinité indigène locale Segeta.

Les boutiques:

Plusieurs genres de commerces ont été identifiés lors des différentes fouilles. L'emplacement de la boutique au premier plan sur la photo ci-dessous correspondrait probablement au « cabinet » d'un oculiste romain ou gallo-romain. L’œil était considéré à cette époque comme le reflet de l'âme et un élément de spiritualité. Une place importante était réservée aux soins des yeux. Deux autres commerces relevés par les archéologues seraient ceux d'un bronzier et d'un tabletier.

Dans l'aile ouest a été identifié un local qui aurait pu être un entrepôt de nourriture. A l'arrière des constructions, un bac maçonné aurait pu être un vivier pour la conservation du poisson.

Les commerces installés dans cet enclos sacré avaient tous un rapport avec le bienêtre des pèlerins et la dévotion portée à la déesse.

On peut imaginer la présence d'un fabricant de statuettes ex-voto comme celles représentées sur la photo ci-dessus. Le reste de la ville est toujours présent sous les champs environnants. Depuis 150 ans, des fouilles ont été réalisées sur les sites du théâtre, du temple, des thermes et de l'agglomération. Elles ont permis aux archéologues d'établir une carte de l'ensemble du site.

Il faut imaginer le fanum, à gauche sur la photo et le théâtre à flan de colline.

Arc de décharge dans le mur du sanctuaire pour le passage des égouts souterrain.

Les trouvailles faites lors des fouilles sont dans des cartons au musée de Montargis qui est fermé depuis 2012... Mais la bonne nouvelle serait la construction sur le site d'un centre d'interprétation digne de ce nom.

"Le Préau" Hameau de la Rivière, 45490 Sceaux-du-Gâtinais

Accès gratuit, Les dimanches et jours fériés de Pâques au 15 septembre de 15h à 18h.

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