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Musée de Skógar, monument pour le début de la paix.

  • Alain Foucaut
  • 16 mai 2016
  • 2 min de lecture

Devant le musée des transports de Skogar trône un mémorial pour la paix...

Encensée régulièrement par la presse et les observateurs internationaux, l’Islande serait le pays où l’on vit le mieux au monde. Cet Etat de 325 000 habitants peut également se targuer d’être le pays le plus pacifique de notre planète. Retour sur une nation où les premiers colons vikings encensaient Thor, le dieu de la guerre. Vous êtes pacifiste ? La France, nation de « la liberté et des droits de l’Homme » ne vous sied guère ? Alors venez en Islande ! Chaque année depuis 2008, cet Etat décroche le titre rêveur de « pays le plus pacifique au monde ». Celui-ci est décerné par l’Institute for Economics and Peace (Institut pour l’Economie et pour la Paix), et il vise à récompenser les efforts extérieurs et intérieurs réalisés par la diplomatie, les politiques et les citoyens islandais pour promouvoir la paix avec, entre autres, la défense des droits fondamentaux et des libertés individuelles et collectives. Bien que l’Islande soit une nation indépendante que depuis le 17 juin 1944, elle a derrière elle une longue tradition de pacifisme.

En 1951, un accord bilatéral est passé avec les Etats-Unis : ceux-ci s’engagent à assurer la protection de l’île contre la menace soviétique. Une base de l’OTAN est installée avec plus 3000 militaires pour protéger un endroit stratégique : c’est ici que les sous-marins nucléaires et l’aviation américaine se ravitaillent pour assurer la protection du bloc occidental. Il serait toutefois erroné de croire que l’Islande entretenait des relations tendues avec l’URSS. Dépourvue de forces armées, elle bénéficiait d’un statut d’Etat neutre qui rassurait Moscou. C’est ainsi qu’en 1972, Reykjavík fut choisie pour accueillir le championnat du monde d’échecs opposant le Russe Boris Spassky, triple champion du monde en la matière, à l’Américain Bobby Fischer. Qualifié comme « le match du siècle », ce championnat eu lieu dans un contexte de Guerre froide, et prit une tournure bien politique.

Ironie de l’histoire, quatorze ans plus tard, c’est à Reykjavík que sera signé la « fin officielle » de cette même Guerre froide, lorsque Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev feront une rencontre symbolique les 11 et 12 octobre 1986 – qui a hélas achoppé sur la question du bannissement des missiles balistiques. Au cours de plusieurs séances dramatiques, au niveau des conseillers, des ministres des affaires étrangères et finalement au sommet, les propositions et contre-propositions des uns et des autres furent examinées.

Les deux super-puissances de l’époque étaient à deux doigts d’un accord sur le désarmement nucléaire général. Elles échouèrent au dernier moment sur un seul mot : « laboratoire ». Gorbatchev voulait que la recherche antimissile soit limitée aux travaux en laboratoire. La partie américaine interpréta cette exigence comme une attaque contre l’Initiative de défense stratégique (SDI) familièrement appelée « guerre des étoiles », et refusa. Ainsi se termina ce que le secrétaire d’Etat de Ronald Reagan, George Schultz, appela « la partie de poker aux plus hautes enchères jamais jouée ».

Safnavegur 1 Museum Way, Skogar 861, Islande

Accès payant

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