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Les Sagas

  • Régis Boyer
  • 3 mai 2016
  • 3 min de lecture

Njall le Brûlé,

Gunnlaugr Langue-de-serpent, Hervör et le roi Hei∂rekr, gens du Val-au-Saumon, Orcadiens, Féroïens, Vikings de Jomsborg, ces hommes, face à leur destin, furent reconnus söguligir, « dignes de donner matière à saga » et devinrent les héros de ces textes si mal connus, hormis des Islandais, qui les lisent encore dans la langue même où ils furent écrits, du Xe au milieu du XIVe siècle. Régis Boyer qui a traduit nombre de ces sagas, nous fait découvrir les différentes facettes de ce genre littéraire prestigieux.

De la mémoire à l'écriture

Seule l'Islande, parmi les pays scandinaves, a été capable d'écrire des sagas. Cette île, à l'histoire et au destin tout à fait exceptionnels, fut colonisée à partir de 874 et jusqu'en 930 à la fois par des Germains septentrionaux, des Norvégiens surtout, et par des Celtes. Les uns et les autres détenaient des traditions, des habitudes notamment sociologiques et un trésor littéraire remarquables. On sait que ce type de conjonction donne toujours des résultats intéressants. Ces colonisateurs représentaient une élite, pour ne pas dire une aristocratie fière de ses origines – d'où le culte des généalogies et de la famille –, de ses habitudes immémoriales fondées en droit, et de l'histoire qui permet de récapituler les lignages, justifier l'évolution et conserver la mémoire des grands ancêtres et de leurs hauts faits. Il y avait donc là matière à récitation, puis consignation par écrit des traditions.

Seulement, l'île, comme toute la Scandinavie, ne disposait pas d'une écriture apte à la rédaction de textes longs, les runes ne se prêtant pas à ce genre d'exercice. Il faudra donc attendre 999, date de la conversion officielle de l'île au christianisme, pour que l'Église apporte avec ses clercs une écriture et des modèles, tant classiques que religieux. Dès lors, il n'y aura plus d'obstacle à l'écriture des sagas dont la rédaction s'inscrit, en Islande, dans un mouvement vaste et divers où figurent aussi les deux Eddas, le trésor de la poésie scaldique et toute la littérature dite savante : prestations tellement prodigieuses, à l'échelle de l'époque, que les spécialistes, en mal d'explications, parlent de « miracle islandais.

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Snorri Sturluson (1179 - 1241) est un homme politique, diplomate, historien et poète islandais. Il est le principal écrivain scandinave du Moyen Âge. Auteur de nombreuses sagas et de récits mythologiques, son œuvre constitue une source irremplaçable pour la connaissance de la mythologie nordique. Cet homme n'eut qu'un tort : être islandais. Sans l'isolement de son île, et la barrière de la langue, il aurait été considéré, à juste titre, comme le plus grand écrivain des temps médiévaux. Auteur de l'Edda en prose et de sagas, historien, poète, Goði, Snorri Sturluson est sans doute l'homme islandais le plus influent de son temps. Trop influent peut-être, puisqu'il mourra assassiné.

Le mot vient du verbe segja, « conter », « raconter » (comparer avec l'allemand sagen ou l'anglais to say). L'auteur de sagas, souvent anonyme, est un sagnamaðr (pluriel sagnamenn).

En dehors de toutes les catégories des sagas, il y a le Livre de la Colonisation (Landnámabók), qui retrace la colonisation de l'Islande aux IXe et Xe siècles. Cet ouvrage est unique en son genre car il n'existe pas d'équivalent pour un autre pays. Il est par ailleurs répertorié comme étant lié aux sagas.

Les Sagas s'imposent aujourd'hui, pour les spécialistes, comme le fleuron de la littérature médiévale. Elles sont la plus grande fierté du peuple islandais.

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