La Tour Saint Thugal

Installée sur les défenses de la ville à côté de la Poterne Sud qui est passage ouvert dans les remparts, l'église Saint-Thugal en est sans doute le plus ancien monument.

Sa dédicace primitive à Saint-Etienne l'atteste. Elle prend le nom de Saint-Thugal, lorsque les reliques du patron de Tréguier*, y sont abritées à l'occasion d'une translation. L'abondance des assises de pierre en opus spicatum et la modestie de chapiteaux et de fenêtres la font dater du XIème siècle. Une petite flèche pyramidale est détruite au début du XXe siècle. L'église, dont les contreforts descendent à près de 20 mètres en contrebas, montre encore, au début du XXesiècle, deux collatéraux, une abside et deux absidioles. Cette absidiole sud est couverte en lauzes de calcaire, type de couverture exceptionnellement utilisé dans la région car le calcaire local ne se feuillette pas. L'abbé Jean-Claude Leblanc de Beaulieu, fils du fermier général Dupin de Franceuil et de Madame d'Epinay, qui y officie au XIXe siècle, est l'oncle de Georges Sand. Cette dernière évoque sans concession son "bon oncle" dans sa correspondance.

*Tugdual, selon Geoffroy de Monmouth dans son Historia regum Britanniae, serait né au Pays de Galles au début du vie siècle et ses parents seraient Hoël Ier, qui se serait exilé pour fuir les armées de Clovis et sainte Pompée, ses frères et sœur étant Hoël II, saint Lunaire et sainte Sève. Il aurait étudié à Lan-Illtud-Fawr sous la direction de saint Ildut. Il fut évêque de Tréguier et est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. La ville de Tréguier est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé Tro Breizh (Tour de Bretagne). Si son existence est attestée, comme son épiscopat, les récits de sa vie demeurent incertains et multiples. Il est aussi connu sous les noms de saint Pabu, saint Paban et saint Tudy.

Pabu en vieux breton signifie Père (Pape, en breton moderne, se traduit par Pab, et la racine est le grecque pappas: père).

Sa vie est connue par de multiples traditions compilées entre le IXe siècle et le XIe siècle. Il serait alors le neveu de Riwal, premier prince de la Domnonnée, et aurait fait un séjour en Irlande durant sa jeunesse. Il arriverait en Bretagne en débarquant près du Conquet. Il fonde les monastères de Trébahu puis de Tréguier avant 550. Sa famille est écartée du pouvoir, certains assassinés, par Conomorrus qui a alors l'appui de Childebert. Il se réfugie à Angers auprès d'Aubin, il y prend contact avec Childebert qui renonce à soutenir Conomorre ce qui lui permet de restaurer son autorité sur l'abbaye de Tréguier et les paroisses environnantes et de devenir évêque de cette ville. Dans certains écrits, il irait à Rome où il serait Pape durant deux ans avant de revenir en Bretagne: La légende veut qu'en 548, Tugdual se rend à Rome alors qu'on est en train d'enterrer le pape. Après les obsèques, alors que le clergé se rassemble pour élire le nouveau pontife, une colombe blanche, symbole de la blancheur de l'âme, se pose sur la tête de Tugdual. Et voilà comment son destin bascule: on y voit un présage divin et le Breton est élu pape Leo V Papa Britigenus (Léon de Bretagne). La fin de son pontificat est annoncé par un nouveau signe deux ans plus tard lorsqu'un cheval blanc le ramène par les airs à son siège de Tréguier.

Lors des incursions Vikings en 903, son corps sera transporté de Tréguier à Château-Landon. Le voyage s'effectua en plusieurs étapes, et pour remercier les églises et les communautés de leur hospitalité, les moines donnaient, comme c'était l'usage, des petits morceaux du Saint. A leur arrivé à Château-Landon, il ne restait plus qu'une omoplate et deux petits os (sa tête serait à Chartres).

26 rue de la Ville-Forte, 77570 Château-Landon

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