Château-Landon
- Alain Foucaut
- 2 avr. 2016
- 3 min de lecture
Si près de vingt sites préhistoriques sont recensés autour de Château-Landon n'espérez pas y découvrir des vestiges gallo-romains ; c'est pourtant bien à Château-Landon, ville construite sur un éperon rocheux, en fait un oppidum que les légions de César trouvèrent sur leur chemin en 52 avant Jésus-Christ, alors que, venant du Sénonais, ils se rendaient à marche forcée à Orléans y réprimer une rébellion gauloise. Le siège dura trois jours ; l'agglomération ruinée, rançonnée dut livrer pour satisfaire le vainqueur six cents hommes. La ville mentionnée dans "Les Commentaires sur la Guerre des Gaules" de César s'appelait Vellaunodunum.

Castelnandunum, Castrolandonis, Castrum Nandonis, Chetiau Landon, voir même Kerak Landon, quel que soit le nom dont on l'ait appelée par la suite, disparaît des chroniques jusqu'au début du Ve siècle ; on ne parle plus de la ville mais elle n'est point abandonnée pour autant, puisqu'au Ve siècle, un certain Lentulus Nantus, proconsul romain fit construire un château en la ville de Castel Landonis.
En 507 la ville se rappela à l'histoire et un évènement - dont les suites furent importantes - toucha directement Château-Landon. Tout commença par un long voyage qu'entreprit un moine savant à la réputation de guérisseur pour se rendre du monastère d'Agaune-en-Valais au chevet du roi des Francs, Clovis, souffrant en la ville de Lutèce, d'une fièvre rebelle, réfractaire à tout traitement terrestre. A l'appel royal, Séverin vint implora Dieu, étendit son manteau sur le moribond et le guérit. Refusant tout honneur et tout présent, il reprit le chemin de l'Helvétie. C'est ainsi qu'au début de l'année 507, à bout de force, il était recueilli par deux moines anachorètes vivant dans un ermitage construit au lieu dit "la montagne de Château-Landon" ; peu après, "entouré de lumière", Séverin mourait - 11 février 507 -. Apprenant sa mort, Clovis reconnaissant, promit de faire bâtir une chapelle où seraient vénérées les reliques du Saint, promesse que tint son fils Childebert en 545. A cette église, fut associée une abbaye destinée aux religieux desservant les lieux saints. Un élan religieux allait assurer pour plusieurs siècles la prospérité de la ville qui deviendra capitale du Gâtinais jusqu'en 1404.

Prospérité aidant, soutenue par la compétence temporelle des moines, rapidement Château-Landon devint une ville importante où rois, comtes et abbés se partagèrent les privilèges. C'est là que nait en 1043 Foulques IV Le Rechin, petit fils de Foulques III dit Nerra, Comte d'Anjou, père de Foulques V roi de Jérusalem, grand-père de Geoffroy le Bel, premier des Plantagenêts, dynastie qui règnera sur l'Angleterre pendant plusieurs siècles.
La ville appartient au « pagus Wastinensis » (nom latin du Gâtinais = pays de Gâtines) dont Château-Landon sera la capitale.
La ville, entrée en 1068 dans le domaine Royal grâce à Philippe Ier devint une résidence intermittente des rois de France sous les Capétiens.

La fin du Moyen-âge, ses guerres et la peste ruinent la ville, provoquent son dépeuplement. Cependant, au XIXe siècle, l'extraction et la taille de la pierre s'y développe pour la construction de monuments prestigieux de la capitale et de province. On utilise la pierre de Château-Landon pour le dallage du Panthéon, la construction de l'Arc de Triomphe, dans les assises de la basilique du Sacré Coeur, les pieds de la tour Eiffel, la construction d'églises des environs. L'exploitation en a cessé au siècle dernier ; elle se poursuit à Souppes-sur-Loing, localité voisine.

6 Rue Hetzel, 77570 Château-Landon


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