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Les métiers à Guédelon

La gestion quotidienne d'un chantier du XIIIe siècle reste aujourd'hui difficile à interpréter. C'est l'un des intérêts du projet Guédelon que de pouvoir à la fois mettre réellement en pratique des gestes et des outils, mais aussi d'avoir à proposer des solutions crédibles, "de terrain" pour des problèmes ponctuels (la composition physico - chimique du mortier par exemple).

Le chantier regroupe plusieurs corps de métiers:

les carriers procèdent à l'extraction de blocs de pierre dans la carrière du site. Le bruit des outils sur la roche les renseigne sur la dureté de la pierre et sur son emploi : les roches les plus dures servent de base aux tours, celles de résistance moyenne sont destinées au tailleur, les plus friables et sableuses sont utilisées pour consolider les tours de l'intérieur. À l'aide de ciseaux, ils percent des trous appelés "emboîtures" espacés de 25 cm le long d'une ligne de coupe et dans lesquels ils placent des coins en acier. En frappant ces coins à l'aide d'une masse, la pierre est fendue en blocs pouvant ensuite être travaillés par les tailleurs ;

les tailleurs de pierre créent d'abord des "épures" (traces géométriques dessinées à l'échelle 1 sur un plancher) pour ensuite créer des gabarits. Ces derniers sont alors utilisés à l'atelier de taille afin de façonner des pierres utilisées pour la construction du château. Une fois sa pierre terminée, chaque tailleur la grave de marques lapidaires (marque de tâcheron, marque de pose et abreuvoir). Pour une pierre simple (un cube comme pierre de parement de tour par exemple), le tailleur peut en façonner 3 par jour. Pour des pierres sculptées entrant dans des œuvres d'art, il peut mettre plusieurs jours voire plusieurs semaines;

les maçons assemblent les pierres grâce à du mortier fabriqué à partir de mélanges de chaux, de terre et de sable, provenant du travail des chaufourniers puis des gâcheurs ;

les bûcherons abattent des arbres (principalement du chêne) utilisés pour la confection de charrettes, de tuiles en bois (des tavaillons) ou plus généralement la couverture des bâtiments ;

les charpentiers sont chargés des réalisations en bois du chantier : échafaudages, coffrages pour le soutien des voûtes, portes et pont-dormant. Ils sont également chargés de la fabrication des manches d'outils et d'engins : charrettes, cages à écureuils, treuils à tambour ;

les forgerons exercent les fonctions de taillandier (font les clous utilisés pour le pont-dormant et la toiture du château, fabriquent et réparent les outils, notamment ceux des tailleurs de pierre), de maréchal-ferrant (ferrage des animaux et soin), de serrurier (gonds et pentures de portes), de ferronnier (grille de l'oculus dans la tour de la chapelle) et de coutelier (armes blanches, couteaux) ;

les tuiliers utilisent l'argile extraite de la forêt pour réaliser les tuiles et les carreaux du château ;

le vannier utilise de l'osier pour fabriquer des mannes, gros paniers en osier à 2 ou 4 poignées qui peuvent supporter jusqu'à 30 kg et servent notamment au transport de mortier ou de petits matériaux (sable, terre, petites pierres). La chaux contenue dans le mortier corrode l'osier, d'où le recours fréquent au mannelier, faiseur de mannes. Le vannier réalise également des caisses à outils, des vantaux de volets, des hottes, des ruches ou tresse des nattes de chaume qui amortissent les chocs durant la taille et le transport.

  • le cordier utilise du chanvre, un rouet et un carré mobile pour tresser des cordages plus ou moins longs et plus ou moins gros, selon leurs utilisations.

D955, 89520 Treigny

Accès payant

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