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Les cuisines de l'abbaye de Royaumont

  • Alain Foucaut
  • 13 mars 2016
  • 2 min de lecture

Situées dans l’aile méridionale, les cuisines présentent une architecture massive qui contraste avec l’élégance de l’ancien réfectoire des moines auquel elles sont accolées. On remarque notamment la présence des contreforts des voûtes du cloître, laissés apparents, peut-être en raison du caractère purement utilitaire de cette pièce.

Plusieurs fois remaniées au cours des XIXe et XXe siècles, elles ont perdu leur cheminée dont il ne reste aujourd’hui aucune trace. Il est probable qu’à l’époque médiévale elle ait été placée au centre de la pièce, ouverte sur les quatre côtés et pourvue d’une hotte maçonnée supportée par les colonnes.

Un guichet ouvert dans le mur mitoyen avec l’ancien réfectoire permettait aux moines de venir prendre leurs plats.Guillaume de Saint-Pathus rapporte que Saint Louis servait volontiers les moines à table, se protégeant de la chaleur des plats avec sa chape. Au Nord, une porte donnait accès à la fontaine d’eau potable, située dans le cloître, tandis qu’à l’Ouest une autre porte conduisait à la ruelle des frères convers, chargés de la préparation des repas. Un canal souterrain, relié à celui des latrines, permettait d’évacuer les eaux usées. La pièce était prolongée au Sud par une petite construction, la dépense du cellérier, aujourd’hui disparue mais dont on voit encore les traces sur la façade extérieure.

Sans doute entresolées lors de la période industrielle, les cuisines sont transformées en débarras puis en atelier d’impression sur étoffe. Le lieu est dit obscur et en désordre. En 1865, les voûtes sont réparées, les fenêtres agrandies ; un fourneau y est installé et la pièce est rétablie dans sa fonction d’origine. On y aménage également une laverie. Cet usage est conservé lors de la Grande guerre et c’est là que sont préparés les repas de centaines de blessés alors hébergés dans l’abbaye.

Après un important chantier de restauration, en 1937, qui visait notamment à effacer les remaniements opérés au cours du XIXe siècle, un chauffage surfacique et un nouveau pavement furent installés en 2002.

Les dimensions de la pièce sont généreuses, puisque les repas des convers y étaient préparés également. Le réfectoire des converses était relié à la cuisine par l'intermédiaire de la ruelle des convers, qu'il suffisait juste de traverser. Au moins pendant le premier siècle de l'existence de l'abbaye, le nombre de repas fut de deux par jour de Pâques au 13 septembre, un à midi et l'autre au coucher du soleil ; le reste de l'année, il n'y avait qu'un seul repas qui avait lieu à quinze heures. Les repas consistaient de légumes cuits et de poisson, assaisonnés de sel uniquement et préparés sans matière grasse, et accompagnés de pain et de vin. Les laitages et les matières grasses n'ont été introduits que progressivement pendant le XIVe siècle. Les vendredis de carême, il n'y avait que pain et eau jusqu'à la fin du XIIIe siècle. On pouvait manger uniquement pendant la lecture ; avec la fin de la lecture, les moines quittaient le réfectoire.


ABBAYE DE ROYAUMONT

95270 Asnières-sur-Oise

Accès payant

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