Dormelles,
- Alain Foucaut
- 25 janv. 2016
- 3 min de lecture
On continue le voyage dans la vallée de l'Orvanne pour arriver à Dormelles. Haut lieu de l'histoire ou la bataille fit rage...
En 599 ou 600, Dormelles est le lieu d'une bataille entre Clotaire II, roi de Neustrie, fils de la reine Frédégonde (morte en 597), et les petits-fils de la reine Brunehilde (Brunehaut),Thierry II, roi de Burgondie et Théodebert II, roi d'Austrasie.La bataille semble avoir eu une grande ampleur puisque que commençant sur les hauteurs de Sens, elle se poursuit à Flagy, Diant et jusqu'aux portes de Moret. Le chiffre de 30 000 morts est mentionné, ce qui ferait de cette bataille l'une des plus meurtrières de l'époque mérovingienne. L'Orvanne qui coule à Dormelles aurait été tant obstruée de cadavres qu'elle en aurait dévié de son cours.Clotaire II, vaincu, survit néanmoins à la bataille en s'enfermant dans Melun, mais Thierry II ravage et occupe la Neustrie (sauf Rouen, Amiens et Beauvais) jusqu'à la paix de Compiègne en 604.
Du celte dormella, « forteresse sur la colline », car le village est adossé à une butte. Le menhir appelé « Pierre au Prince », situé sur le plateau, témoigne d'une première occupation à la Préhistoire. Au Moyen Âge, deux seigneuries se partagent le territoire : celle de Dormelles, rattachée à l'église paroissiale, et celle de Challeau, d'une superficie de 150 hectares au XIIIe siècle, sur les communes actuelles de Dormelles et Villecerf. Cette dernière, desservie par la chapelle Sainte-Madeleine, se subdivise elle-même en deux autres seigneuries : celle de Beaumont-les-Challeau et celle du Fort. L'ordre des templiers rachète plusieurs terres aux Montmorency à partir de décembre 1243. Ansel de Dormelles et son épouse Mathilde leur vendent seize arpents et demi de terre. Différents dons se succèdent ensuite, notamment de Raoul Le Maire et d'Adeline, son épouse. Au XVe siècle, le village souffre beaucoup des guerres qui ravagent dans le pays. Les hospitaliers, qui succèdent aux templiers, reconstruisent les bâtiments ruinés par les attaques. Seule la chapelle des templiers est préservée et permet la pratique du culte. Une importante manufacture de drap, créée par Antoine Lefèvre de Caumartin, compte jusqu'à 200 employés à la fin du XVIIe siècle, mais ferme au siècle suivant en raison du départ des ouvriers protestants qui ont refusé d'abjurer après la révocation de l'édit de Nantes.
Le Moulin de la Vallée

La Vallée, hameau tout en longueur le long de l'Orvanne, était autrefois composé de 44 fermes et maisons de vignerons dont la plupart ont été restaurées en résidence, tout en gardant le style rural. Des deux moulins qui ont cessé leur activité en 1914, celui de Challeau ou de la Vallée a conservé son intégrité architecturale. Sa construction date du XIIIe siècle. Le premier acte en faisant mention est de 1310, il est relatif à la permutation entre le roi Philippe le Bel et son maitre des écuries.

On peut encore voir son bief de l'extérieur.
L'Eglise Saint-Martin

Elle est très endommagée par les Anglais et les Bourguignons durant la Guerre de Cent Ans. Il ne reste rien ou presque de l'église construite aux XIIe et XIIIe siècles,la nef et le clocher sont privés de leur toiture et de leur voûte. Sa reconstruction après la guerre de Cent ans, dans le style gothique date de la fin du XVe siècle.

De plan basilical ,se terminant par un chevet droit percé de trois ouvertures,elle présente la particularité de posséder un clocher carré en pierre.

Parmi les objets mobiliers, on remarquera une Vierge à l'Enfant du XIIIe siècle en bois, un groupe sculpté en pierre de la fin du XIVe siècle qui garde des traces de polychromie, la Charité Saint-Martin (classé le 3 janvier 1944), et une statue de Jeanne d'Arc.
Un nouveau vitrail de Jeffrey Miller et une croix ancienne de Saint-Pierre restaurée ont été inaugurés en octobre 1997 par l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique de Dormelles en présence de la Municipalité.
Rue Saint-martin 77130 Dormelles

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