Église Notre-Dame-de-l'Assomption, Esmans
- Alain Foucaut
- 21 janv. 2016
- 3 min de lecture

Au VIIe siècle Esmans possède déjà une église, elle occupait probablement l’emplacement de l’église actuelle, emplacement qui a conservé le nom de « Prieuré ».. En 857, l'abbé et les religieux de Saint-Germain-des-Prés, fuyant les raids des Normands, viennent se réfugier au château, apportant avec eux les reliques du saint. Ils y restent jusqu'en 861. La châsse renfermant les reliques de saint Germain fut déposée dans l'église d'Esmans où elle fut l'objet de la dévotion des habitants de la contrée et ou selon Aimoin, moine de Saint-Germain et témoin oculaire se produisirent plusieurs guérisons miraculeuses. Dans le même temps; les corps des saint martyrs Georges, Diacre et Aurèle et le chef de Sainte Natalie furent apportés de Cordoue et mis en dépôt dans l'église d'Esmans. Vers 888 L'église est endommagée par les Normands.

Au XIIIe siècle, une nouvelle église est construite à sa place par les abbés de Saint-Germain-des-Prés. Elle se compose d'une seule nef et d'un chœur à chevet polygonal. Ses arcs en ogive retombent sur des colonnettes libres, ornées de chapiteaux à crochets et de croisures à rosaces feuillues. Une piscine à 3 compartiments avec cuvette carrée, ménagée dans l'épaisseur du mur est surmontée d'une archivolte trilobée.

Une petite chapelle au sud sert d'entrée au clocher carré extérieur surmonté d'un toit à 4 eaux flanqué d'une tourelle polygonale. Au XVIe siècle, Guillaume de Briçonnet*, évêque de Meaux, fait ajouter la chapelle seigneuriale au nord avec une porte surbaissée permettant un accès direct aux dépendances du château.

Les armoiries de l'évêque figurent sur un cul de lampe entre 2 contreforts. Après 1845, la nef est refaite dans le style du chœur et vers 1990 des travaux de réfection sont entrepris.
Comme la plupart des anciennes communes; le cimetière d'Esmans se situait devant l'église jusqu'en 1879 année de la création du nouveau cimetière proche de la route de Montereau.Le cimetière primitif du village se situait au lieu dit "Le vieux cimetière" et remonte aux premiers siècles.

* Guillaume BRIÇONNET (1470-1534) fut un personnage singulier : aumônier d’Anne de Bretagne en 1496, il participa avec son père au couronnement de Louis XII à Reims en 1498. Devenu abbé de Saint-Germain-des-Prés, il exerça plusieurs missions diplomatiques auprès du pape Jules II. Il fut un réformateur, au sens premier du terme, d’abord à Saint-Germain, puis de manière plus vaste : devenu évêque de Meaux, il résolut de faire prévaloir ses idées morales dans son diocèse. Il décida tout d’abord de vivre dans son diocèse en abandonnant la vie de cour, ce qui était rare dans le Haut-clergé. Il y lutta contre le relâchement de la discipline ecclésiastique, et encouragea les prédications pour raviver la foi. Son diocèse devint une terre de mission.Parallèlement, il devint le directeur spirituel de la sœur du roi de France, Marguerite de Navarre. La même année, il attira autour de lui plusieurs théologiens et prédicateurs (dont notamment Lefèvre d’Étaples) et constitua le cénacle de Meaux, foyer de réflexion et de réforme de l’Église. Désireux de retourner aux sources du christianisme originel, de répandre la connaissance de la Bible en langue vulgaire (le français), il créa une imprimerie à Meaux, qui publia les ouvrages de Lefèvre d’Étaples. Cette frénésie réformatrice, qui annonçait la Réfome luthérienne, inquiéta la Sorbonne : Briçonnet fut soutenu par le François Ier et sa soeur, mais lorsque, après la défaite de Pavie, le roi fut prisonnier ; plusieurs membres du cénacle furent condamnés pour hérésie. D’autres fuir : ce fut la fin de l’expérience. Innocenté, Guillaume Briçonnet fit amende honorable : en 1528, il participa au synode de Paris qui condamna le luthéranisme. Pourtant, Meaux devint la première paroisse protestante organisée de France. !Mort au château d’Esmans, il fut inhumé dans cette église dans laquelle sa pierre tombale est visible.
Malheureusement cette église est fermée.
77940 Esmans
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