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L'Eglise des Cordeliers

  • Alain Foucaut
  • 16 janv. 2016
  • 3 min de lecture

Autrefois reliée au palais ducal par un passage couvert, l'église des Cordeliers résulte du vœu de

René II de faire élever un sanctuaire s'il était vainqueur de Charles le Téméraire. Ce lieu de culte fut consacré en 1487. Il consiste en une nef de 73 mètres de long qui reçut ultérieurement sur ses flancs des chapelles funéraires. Des vitraux animaient ces volumes de leurs reflets diaprés et la voûte de l'église s'ornait de fresques aux riches couleurs ; une portion de peinture intacte retrouvée au cours de travaux de restauration atteste de la qualité de ce décor.

Le chœur de l'édifice est habillé par des stalles (1691) aux putti musiciens, provenant de l'abbaye mosellane de Salival, elles furent remontées à cet emplacement en 1818 lorsque l'on tenta d'effacer les dégradations révolutionnaires.

Au mur sud s'accroche un enfeu polychrome influencé par le style Renaissance, celui du duc René II, on y reconnaît les intercesseurs favoris du duc : Saint Georges, Saint Nicolas, l'ange et la Vierge de l'Annonciation, Saint Jérôme et Saint François d'Assise, perchés sur les armoiries ducales et lorraines, ils sont encadrés par des pilastres rehaussés de grotesques et dominés par une représentation de Dieu le Père. Le gisant et la statue de René en prière au pied de la Vierge furent anéantis à la Révolution. Un retable polychrome (de 1522) décore la pierre d'autel sur laquelle est dressée une représentation de la Sainte Trinité ; ce retable abrite dans des niches à coquille des évangélistes et des saints ainsi que la scène de l'Annonciation chère à René II. Le couvent voisin, édifié grâce à la générosité de René II, fut confié aux Franciscains ; sa bibliothèque contenait trois mille volumes, il abrite actuellement le Musée des Arts et Traditions populaires (habitat, mobilier, outils, métiers de la Lorraine rurale).

Le sobre volume de la chapelle des Cordeliers en a fait le réceptacle d'un dépôt glyptique : les statues (peut être de Florent Drouin) du tombeau du cardinal Charles de Vaudémont y voisinent avec le remarquable gisant de l'épouse de René II, Philippe de Gueldres, c'est une œuvre en calcaire teinté de Ligier Richier, qui a échappé aux sans-culottes de Pont-à-Mousson. De nombreuses sculptures (dont une Cène de Florent Drouin), pierres tombales et gisants y trouvèrent aussi refuge.

Gisant de Henri 1er de Blâmont et de Cunégonde de Linange

Nombre de peintures de qualité ornent les murs de l'église, au nombre desquelles il faut citer la Vierge au rosaire de Jean de Wayembourg, et deux compositions de Rémond Constant.

Le talentueux graveur du XVIIème siècle Jacques Callot y est inhumé avec son père et son grand-père (monument funéraire à l'entrée du cloître) . La rosace occidentale qui surmonte le portail - accommodée au goût du style classique - est garnie d'un vitrail moderne reproduisant les armes de Lorraine.

La dynastie des Habsbourg-Lorraine resta toujours attachée à la chapelle funéraire de ses aïeux : la Chapelle ronde ; le passage qui fait la transition entre ce volume et celui de la chapelle des Cordeliers abrite un très rare groupe sculpté de style roman représentant un croisé et sa femme enlacés.

Témoignage artistique d´exception, cette sculpture est l´unique représentation contemporaine connue d´un croisé. Elle figure le retour de la croisade de Hugues 1er de Vaudémont, qui accompagna Louis VII en Terre sainte en 1147 et y séjourna longtemps

Couple magnifique que j'ai eu la grande chance de "recroiser" lors d'une exposition à Paris au musée de Cluny en janvier 2015 "Voyager au Moyen Âge". Comme ils sont beaux !

Henri II entreprit l'édification de la chapelle ducale (1609-1612) que son père Charles III avait projeté d'élever à l'égal de la chapelle des Médicis à Florence. Elle est dédiée à Notre-Dame de Lorette. Jean Richier, Jean-Baptiste Stabili, Pierre Michel et Toussaint Marchal y travaillèrent mais le superbe octogone à lanternon ciselé par Siméon Drouin (1632) ne donne qu'un pâle reflet des fastes projetés sans être menés à terme.

La Révolution profana les sépultures des ducs de Lorraine et le sanctuaire qui, malgré les restaurations, resta très en dessous des espérances ducales initiales. Un vigoureux bas relief attribué à Chassel figurant le Christ mort rehausse le devant d'autel de la chapelle.

Marie-Antoinette, venant rejoindre son futur époux, passa à Nancy en 1770, elle se recueillit sur la tombe de ses ancêtres Habsbourg-Lorraine dans la chapelle ronde ou, le 10 mai 1951 l'archiduc Otto de Habsbourg épousa la princesse Régina de Saxe-Meiningen, les époux y célébrèrent également leurs Noces d'Or, en famille en 2001.

64 Grande Rue, 54000 Nancy

Accès payant

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