5 janvier 1477, la mort de Charles le Téméraire
- Alain Foucaut
- 15 janv. 2016
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Né à Dijon (France) le 10/11/1433 ; Mort à Nancy (France) le 05/01/1477
Charles le Hardi (l’appellation de Téméraire est tardive) est le fils de Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, et fait partie de la dynastie des Capétiens. Connu aussi bien pour son courage que pour sa violence, il déclare la guerre au roi de France Louis XI afin de gagner l'indépendance de la Bourgogne, sur laquelle sa famille règne. Il fonde pour cela la ligue du Bien public, remporte la bataille de Montlhéry en 1465 et assiège Paris. Finalement, Louis XI reconnaît sa défaite et est contraint d'abandonner plusieurs territoires à son ennemi. Devenu duc de Bourgogne, Charles le téméraire ambitionne de créer une vaste province, autour de ses terres. Il forme des alliances et conquiert alors plusieurs territoires aux dépends du roi de France. Cependant, sa stratégie de conquêtes se trouve stoppée en 1476 lorsqu'il essaie, sans succès, d'annexer la Suisse.
La bataille de Nancy opposa le 5 janvier 1477 le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et le duc de Lorraine René II. Elle se solda par la défaite et la mort du Téméraire. Le principal bénéficiaire de cette bataille fut le roi de France Louis XI qui s'empara d'une partie des États bourguignons. Elle permit aussi bien sûr au duché de Lorraine de rester indépendant.

Pendant cette bataille, l'écrasante supériorité numérique de la coalition des troupes lorraines et suisses est accentuée par la trahison d'un des lieutenants du Téméraire, Nicolas de Montfort, alias comte de Campobasso, qui vient de passer à l'ennemi avec ses lances et ses mercenaires. Aussi l'armée bourguignonne est rapidement submergée. Ce qu'il en reste se replie vers le pont de Bouxières-aux-Dames qui devrait lui permettre de fuir vers Metz. Mais Nicolas de Montfort y attend sa vengeance. Croyant que les cavaliers de ce dernier sont restés fidèles à la cause bourguignonne et qu'ils sont là pour leur assurer le libre passage du pont, les Bourguignons se précipitent, confiants, mais Nicolas de Montfort massacre les fuyards et les Suisses qui les poursuivent font de même. En outre, une sortie de la garnison de Nancy achève l'éparpillement des troupes du Téméraire.

Deux jours après la bataille, le corps du « Grand Duc d'Occident » est retrouvé, nu, au bord d'un étang marécageux dit « étang Saint-Jean », à l'emplacement actuel de la place de la Croix de Bourgogne à Nancy : il a le crâne fendu jusqu'aux dents par un coup de hallebarde et une joue rongée par les loups. Nul ne peut dire avec certitude qui, dans la soldatesque anonyme, lui porta le coup fatal mais la tradition relate qu'un obscur soldat nommé Claude de Bauzémont se serait jeté sur lui sans le reconnaître ; Charles aurait crié « Sauvez le duc de Bourgogne ! », mais ce cri, compris comme « Vive le duc de Bourgogne ! » aurait entraîné la mise à mort immédiate de Charles par ce soldat. Une simple croix, au centre de cette place, a longtemps marqué l'endroit de sa mort (souvenir remplacé plus tard par un monument édifié à la mémoire du duc René II de Lorraine). Ramenée à Nancy, la dépouille mortelle du Téméraire est exposée sur un lit de parade dans la maison de Georges Marqueix, au no 30 de la Grande-Rue.

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