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La Manécanterie

Historiquement, une manécanterie désigne un type particulier de chœur d'enfants uniquement composé de garçons, rattaché à une cathédrale ou une grande paroisse et géré par le clergé. À la Renaissance, les manécanteries sont de prestigieuses écoles où les enfants reçoivent une éducation de haut niveau, non seulement dans le domaine musical, mais également dans le domaine religieux, ce qui permet aux élèves sortants d'occuper des postes importants dans l'Église.

La Manécanterie serait le plus ancien bâtiment de Lyon en dehors des bâtiments romains. Peu de textes permettent de préciser sa date de construction. L'édifice se trouve au sud de la cathédrale Saint-Jean. C'est dans cet espace que se trouvaient les bâtiments réservés aux chanoines de la cathédrale. Le plus ancien texte pouvant être rattaché à ces constructions est une lettre de l'archevêque Leidrade adressée à Charlemagne vers 810 dans laquelle il écrit : J'ai construit aussi pour les clercs un cloître dans lequel ils demeurent tous en une même maison. Ce texte laisse penser qu'il n'y avait pas auparavant de maison où demeuraient en commun les chanoines, conformément à la Regula canonicorum de l'évêque Chrodegang de Metz. Les textes suivants concernant ces bâtiments du chapitre ne datent que du XIIe siècle. Le bâtiment actuel semble être le résultat de trois campagnes de construction, mais les fouilles ont montré qu'il repose sur des constructions datant du IIe et VIIIe siècles. Dans sa partie la plus ancienne, l'arc monumental de la façade sud, les échantillons relevés ont montré qu'elle était probablement contemporaine à la lettre de Leidrade.

Cet arc devait faire partie du bâtiment de vie commune des chanoines. Pendant toute la période romane il a abrité le réfectoire des chanoines. Aucun texte ne permet de suivre les modifications du bâtiment. La façade ouest est de style roman et le style des sculptures peut permettre de la dater du début du XIe siècle. On peut aussi voir un style mélangeant les influences gothiques et romanes. La porte de la façade ouest a un décor qu'on peut rapprocher de celui qu'on peut voir sur l'abside de la basilique Saint-Martin d'Ainay. Le bâtiment reçoit cependant une série de transformation tout au long du bas Moyen Âge et de l'époque moderne, notamment dû à la surélévation de la voirie de la place Saint-Jean. La Manécanterie est alors victime du vandalisme des troupes du François de Beaumont, le baron des Adrets, lors de la prise de Lyon en 1562 par les protestants, où les sculptures des saints sont endommagés. La plus ancienne représentation de la Manécanterie et du bâtiment sud se trouve sur le document dit Anonyme Fabriczy, datant de 1568-1572. Ce bâtiment sud, mitoyen de la Manécanterie était désigné sous le nom de domus puerorum. Il a été détruit en 1809. Du XVIe au XVIIIe siècle, le bâtiment subit d'amples modifications architecturales avec le percement de fenêtres, l'ajout d'un étage au XVIIe siècle, ainsi que le comblement de certaines arches. La salle basse de la Manécanterie est désignée comme « grande salle des clergeons ». C'est à cette époque qu'on cite des caves sous cette salle. Au XVIIIe siècle, le bâtiment devient une manécanterie, mais dès 1768, les ailes sud et est du petit cloître sont détruites pour construire la « Nouvelle Manécanterie ». L'aile ouest est conservée provisoirement. À la Révolution française, la construction de la « Nouvelle Manécanterie » est arrêtée, ce qui sauve l'ancienne. La « Vieille Manécanterie » devient un Bien national vendu à des particuliers.

Place Saint-Jean, 69005 Lyon

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