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Amphithéâtre romain des Trois Gaules

Situé sur les pentes de la Croix-Rousse, au sein du sanctuaire des Trois Gaules, il est édifié en 19 après J.-C par le sacerdos (grand prêtre) Caius Julius Rufus (dédicace de l'édifice visible au Musée gallo-romain). C'est l'un des plus anciens de Gaule.

Il est alors destiné à accueillir les délégués gaulois qui viennent, chaque année, adresser voeux et prières à la puissance de Rome. 3.000 personnes peuvent s'y réunir.

Agrandi au début du IIe après JC sur la volonté de l'empereur Hadrien, financé par le procurateur Caius Julius Celsus, il devient le plus grand amphithéâtre de Gaule (143,3 m de long pour 117,4 m de large) avec plus de 20.000 places. Il accueille désormais le peuple de Lyon, ainsi que des invités de la quatrième Gaule (La Narbonnaise). S'y tiennent des spectacles de gladiateurs, parfois remplacés par des supplices. La communauté chrétienne de Lyon est persécutée. Les 48 premiers martyrs chrétiens de Gaule sont condamnés et exécutés pour la majeure partie en ces lieux comme Sainte-Blandine* et Saint-Pothin durant le mois de juillet 177 sous Marc Aurèle.

Abandonné à la fin du IIIe siècle, l'édifice est progressivement recouvert pour devenir au XIIe siècle, un champ de vignes. Le Plan scénographique de 1550 laisse apparaitre trois arches et un chemin incurvé. Il est ensuite représenté sur différents plans du XVIIIe (Séraucourt et Perrache).

Les premières fouilles sont menées en 1818-1820 par l'archéologue François Artaud qui dégage alors un édifice elliptique. Il l'interprète comme une naumachie (édifice dans lequel se tenaient des spectacles nautiques), influencé par la présence du canal de l'arène et d'un égout. Le site est rebouché en 1820. Il sera ensuite très malmené par différentes installations urbaines :destruction de la partie sud entre 1834 et 1854

  • ouverture de la rue Burdeau en 1857-1858

  • en 1859 construction de la gare du funiculaire sur les fondations de la partie orientale.

En 1953-55, la construction de l'École Nationale des Beaux-Arts permet le dégagement de murs antiques en relation avec l'édifice. Ce n'est qu'en 1956-57 que les fouilles sont reprises par Amable Audin, qui les poursuit jusqu'en 1978. La découverte en 1958 d'une inscription dédicatoire lui permet d'identifier l'édifice comme l'amphithéâtre. Il est classé Monument historique en 1961.

Il reste aujourd'hui, sur moins de sa moitié, le contour de l'arène, les soubassements de deux à trois gradins du podium, les murs latéraux d'une grande entrée nord et les murs d'un vomitoire à l'ouest. Les vestiges sont visibles depuis le Jardin des Plantes.

* À l'origine esclave romaine, elle se joint à la communauté chrétienne. Blandine et ses 47 compagnons (dont l'évêque de Lyon, Saint Pothin) sont les Martyrs de Lyon qui sont persécutés pendant l'été 177 : ils meurent en prison pour les uns, décapités (en vertu de leur citoyenneté romaine) ou livrés en pâture aux bêtes dans l'amphithéâtre des Trois Gaules. Après avoir survécu à son incarcération, Blandine fait partie de six des quarante-sept martyrs de Lyon à être condamnés à l'arène. Lorsqu'elle est interrogée, elle garde systématiquement le même discours : « Je suis chrétienne et nous ne faisons aucun mal. » (Pour favoriser leur arrestation, les martyrs de Lyon ont été accusés d'inceste et de cannibalisme). Dans un premier temps, elle est livrée aux bêtes, et ses compagnons se posent la question, en la voyant si frêle : « Aura-t-elle la force de tenir bon jusqu’au bout ? Ne va-t-elle pas apostasier ? ».

Remarquant que les bêtes ne veulent lui faire aucun mal, Blandine, du haut de son poteau, prie, chante des cantiques et encourage ses compagnons à mourir pour le Christ. Elle est par la suite flagellée, placée sur un gril brûlant puis livrée dans un filet à un taureau qui la lance en l'air avec ses cornes. Comme elle survit, elle est renvoyée en prison, où elle garde un calme impressionnant alors que sa famille de substitution se fait massacrer. Sa quiétude est cependant ébranlée devant la martyrisation de son ami Pontique. Blandine doute de la solidité de sa foi, mais Pontique résiste à l’apostasie et meurt pour sa foi chrétienne. À la mort de Pontique, Blandine est la dernière de ses quarante-sept compagnons à être suppliciée. Seule dans l'arène, les spectateurs romains s’étonnent de voir que la dernière survivante est la jeune fille qui parait si fragile. Certains parlent entre eux : « On n’a jamais vu une femme souffrir aussi courageusement que cette esclave... », pendant que d'autres lui crient : « Abjure donc ! Sacrifie à nos dieux ! Tu auras la vie sauve ! », mais Blandine ne répond pas, le regard rivé vers le ciel. Elle est finalement égorgée en août 177 par le bourreau, à la fin des jeux où elle a paru. Son corps et ceux des autres martyrs sont brûlés, et leurs cendres sont jetées dans le Rhône.

Les martyrs de Lyon sont connus grâce un témoin oculaire : l'auteur de la Lettre des chrétiens de Lyon à l'Église de Smyrne, qui a été insérée telle quelle par Eusèbe, évêque de Césarée, dans son Histoire ecclésiastique.

Rue Lucien Sportisse, 69001 Lyon

Visible de l'extérieur

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