Musée gallo-romain de Fourvière
- Alain Foucaut
- 21 déc. 2015
- 4 min de lecture
À l'écart de l'agitation urbaine, le musée est presque invisible de l'extérieur, tant il s'inscrit harmonieusement dans les ruines du théâtre romain, liées à celles de l'odéon (petit théâtre réservé à la musique et la récitation poétique). On y pénètre par le haut avant de descendre dans les profondeurs, éclairées par les fenêtres qui donnent sur les gradins du théâtre romain.
Lyon, capitale de la Gaule et héritière d'un riche patrimoine gallo-romain, a su créer avec le site de Fourvière un lieu de mémoire et de pédagogie exceptionnel. Le musée conçu par Bernard H. Zehrfuss, abrite l'une des plus riches collections archéologiques de France. La structure intégrale de béton armé se fond discrètement dans le cadre des vieilles pierres.
Les réserves...

Ce musée retrace, en suivant un parcours chronologique et thématique,
L'age du bronze

l'histoire de Lyon depuis la fin de la Préhistoire jusqu'au VIIe siècle après Jésus-Christ. Une rampe hélicoïdale descend en même temps qu'on avance dans le temps. Dix-sept espaces pour dix-sept thèmes abordés en glissant sur les trois niveaux de collections consacrées à la période gallo-romaine avec une introduction sur la préhistoire de la région.
Char gaulois d'apparat, Âge du bronze final

Tous les objets sont des originaux et proviennent pour la plupart de fouilles et découvertes faites dans la région Rhône-Alpes. Tous les chapitres de la vie publique et privée d'une capitale de l'Empire sont abordés autour de pièces emblématiques telles que la table Claudienne, le calendrier de Coligny, le trésor de Vaise ... Ces pièces méritent donc leurs posts! bien évidemment, ils suivront celui-ci.
Une tête de dieu gaulois (mon coup de coeur, allez savoir pourquoi...), un des rares artéfacts ne provenant pas de la région, mais découvert à Rouen!

Statue, en fonte creuse, dont les yeux évidés étaient rapportés en verre coloré.

Neptune (IIème siècle de notre ère)

le sarcophage du Triomphe de Bacchus: Il est en marbre de Carrare. Le style de ses reliefs, leur grande qualité et le choix du thème sur Bacchus suggèrent que l’œuvre provient d’un atelier romain et que l'on peut le dater des règnes de Caracalla à celui d'Élagabal, au début du IIIe siècle. C’est la scène du retour triomphal du dieu Bacchus, après son expédition victorieuse en Inde, qui décore ce grand sarcophage de marbre découvert au début du XIXe siècle dans l’église Saint-Irénée, sur la colline de Fourvière. Le dieu accompagné d’Ariane est monté sur un char tiré par une panthère, tandis que les membres de son cortège le précèdent, entourant un éléphant qui porte deux prisonniers. A l’avant, Hercule ayant trop fêté l’événement, est soutenu par un Satyre. Pourquoi cette scène sur un monument funéraire romain ?Le cortège triomphal symboliserait la victoire sur la mort, et cette scène d’allégresse évoquerait « l’espérance en un au-delà plein de joies… »

Buste de Caracalla (188-217), empereur de 211 à 217 ap J.C.

Mosaïque des Jeux du cirque: Découverte en 1806 dans le quartier d'Ainay, la mosaïque représente un cirque dans lequel a lieu une course de chars.La mosaïque des jeux du cirque est une des très rares représentations du cirque connue dans l'Antiquité. Outre un théâtre, un odéon et un amphithéâtre, Lugdunum possédait en effet un cirque aux gradins et tribunes de bois.

Mosaîque l'ivresse de Bacchus

Autres mosaîques


Lugdunum, grand atelier monétaire impérial: L'empereur se réserve le droit de frapper les métaux précieux, l'or et l'argent, indispensables au paiement des armées. Alors que sous la République l'essentiel du monnayage était produit à Rome, des ateliers impériaux sont désormais créés en province. Le plus important d'entre eux est celui de Lyon. Au revers de ce sesterce de Néron frappé à Lyon, figure le port d'Ostie, à l'embouchure du Tibre. Cette monnaie n'est pas rare en elle-même, puisqu'on en connaît plusieurs exemplaires du même type. C'est la qualité de la représentation, due à l'exceptionnel talent du graveur, qui fait son intérêt.

Rare corps de pompe romaine trouvé dans des fouilles sur la Presqu'île en 1975. Son débit était tout de même de 60 litres à la minute.

Le triomphe de Vienne personnifiée et couronnée, défilant devant les murailles de la ville. Vase à médaillon du IIe siècle découvert à Lyon.

Dodécaèdre bouleté: Objet creux à douze faces reliées entre elles par des pentagones, chacun d'eux percé d'un trou de diamètre différent de son voisin. Chaque angle est en outre occupé par une boule. Malgré l'abondance de la bibliographie, l'usage des dodécaèdres bouletés n'est pas encore établi avec certitude. L'une des hypothèses les plus vraisemblables concerne une activité religieuse et/ou divinatoire, utilisant les différents diamètres des orifices quand l'objet est jeté au sol et retombe, comme un dé, sur une de ses faces. La cassure de certaines boules, sur des dodécaèdres par ailleurs bien conservés, semble en tous cas impliquer une projection au sol. Voir aussi les dés dodécaédriques (en stéatite, cristal de roche, os...) connus à l'époque romaine.

Coffret à compartiments: Ce coffret a été utilisé par des médecins, pour des instruments chirurgicaux ou le transport de médicaments, collyres.

Premiers temps Chretiens: Les inscriptions funéraires des premiers chrétiens tranchent, par leur sobriété, sur le caractère ostentatoire des épitaphes romaines. Plus question désormais d’exposer en détail le déroulement de la carrière terrestre du défunt. Le changement se perçoit aussi à travers des formules et des décors différents. Ici, sur l’épitaphe d’Ursus, datée très précisément de 493 après J.-C., on voit des colombes de part des autre d’un épi de blé et d’un vase d’où jaillit de la vigne.

17 Rue Cleberg, 69005 Lyon
Accès payant

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