La Source et l'Augusteum
- Alain Foucaut
- 12 oct. 2015
- 2 min de lecture
Cette source est une résurgence des eaux de pluies qui s’infiltrent dans les sols karstiques des garrigues, au nord de la ville. C’est autour d’elle que s’installèrent les premiers habitants de Nîmes. Ils en firent un lieu sacré dédié au dieu Nemausus. Peu avant le début de notre ère, on y instaure un autel dédié au culte d’Auguste. Au fur et à mesure c’est un véritable sanctuaire dédié au culte impérial qui est mis en place autour de la fontaine.
Les Romains construisirent le bassin avec ses deux escaliers semi-circulaires en pierre, afin de lui donner un caractère plus monumental.

A proximité se dressait certainement un petit temple. Dès la fin de l’empire romain, le site fut abandonné et finit par être enseveli.
Malgré ce, au XVIIIe s., l’eau de la source jouait toujours un rôle primordial. Elle alimentait les ateliers des teintureries, une des principales activités économiques de la ville, organisée autour de l’industrie du tissu. Nîmes était en pleine expansion et des travaux pour augmenter le débit et assainir l’eau de la Fontaine étaient devenus nécessaires. A cette occasion les ruines romaines furent remises à jour. Cette découverte connut un retentissement européen, notamment parmi les érudits du siècle des Lumières. Jacques Philippe Mareschal fut chargé par le roi de réaliser un programme d’aménagement ambitieux. Au-delà de l’amélioration de l’approvisionnement en eau, il s’agit alors de mettre en valeur les vestiges et de créer une « promenade jardin » en rapport avec la nouvelle importance de la ville. Les jardins de la Fontaine…

Dans cet « Augusteum » on retrouve en plus de cet autel à l’empereur aménagé au centre d’un nymphée, un théâtre ou odéon, et un curieux édifice voûté que l’on appelle aujourd’hui « temple de Diane ».

En réalité on ignore s’il s’agit véritablement d’un temple, puisque certaines indications pourraient laisser penser qu’il s’agit d’une bibliothèque. Bon nombre d’hypothèses ont d’ailleurs été émises à propos de cet édifice, mais aucune n’a pu être démontrée encore aujourd’hui.

Creusé en partie dans le flanc du mont Cavalier, l'édifice était à l'origine entouré de salles annexes et supportait un étage ou une terrasse. La façade principale, percée de trois grandes baies cintrées, a conservé deux niveaux.

Aujourd'hui, les vestiges consistent principalement en une salle voûtée d'une longueur de 14,52 m et d'une largeur de 9,55 m, flanquée de deux cages d'escalier qui permettaient d'accéder à des constructions mitoyennes disparues.

Cette salle n'avait pour toute ouverture que la porte, dépourvue de système de fermeture, et la fenêtre qui la surmonte. Le mur latéral nord laisse apparaître une série de cinq niches rectangulaires surmontées en alternance de frontons triangulaires et semi-circulaires.

Entre chaque niche s'élevait une colonne d'ordre composite adossée. Au fond, trois compartiments plus profonds présentent des plafonds ornés de caissons sculptés. Lors des fouilles de 1745, on découvrit le sol antique, fait de « plaques de marbre de diverses couleurs », (décor en opus sectile) dont il reste le support de mortier.

Caisson sculpté de la voûte du fond.
Quai de La Fontaine 30900 NIMES
Accès libre

Commentaires