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Nîmes, du croco au jeans.

Le nom de la ville dérive du celtique Nemausus qui devint en occitan médiéval Nimes ou Nemze. La légende veut que l’origine de la ville soit attribuée à Nemausus, un des fils d’Hercule héros éponyme de Nîmes. Étymologiquement Nemausus pourrait trouver son origine dans le mot celtique nem, qui signifie lieu consacré et que l'on retrouve dans nemeto(n), enclos sacré, temple, suivi du suffixe gaulois -ausu.

L'emblème de Nîmes, donc, c'est un crocodile attaché à un palmier. Ce qui soulève une double énigme : 1) quel rapport entre Nîmes, le palmier et le crocodile d'une part ? et 2) quel rapport entre l'Empire romain, le palmier et le crocodile d'autre part ? Reconnaissez qu'au premier abord, ça n'a rien d'évident. A priori, un palmier et un crocodile, ça évoquerait plutôt l’Égypte, le Nil, Cléopâtre, etc. Et précisément, voilà qui tombe très bien puisque c'est vers l’Égypte et vers Cléopâtre que nous allons devoir nous tourner ! Pour être exacte, nous allons remonter à la bataille d'Actium où, en 31 avant J.C., la reine égyptienne s'allie à son amant, Marc Antoine, pour affronter Octave, qui n'est pas encore Auguste. Celui-ci remporte la victoire, signant la fin des ambitions du couple terrible et instaurant sa domination sur l'ensemble du futur Empire. Or, Nemausus obtint le droit de frapper une monnaie célébrant l'évènement : l'as (ou dupondius)

de Nîmes , pièce de bronze qui se répandit dans tout l'Empire, et très courante dans la région, au point qu'autrefois, les habitants ne pouvaient pas faire un pas dans un champ sans tomber sur un exemplaire! Il y en eut trois tirages successifs, la fabrication s'étalant sur 40 ans tandis qu'elle fut largement imitée, y compris après la fin de la frappe. Sur l'avers, on y voit l'Empereur Auguste et son gendre Agrippa (commandant de la flotte à Actium et principal artisan de la victoire) et, au revers, le fameux crocodile enchaîné à une feuille de palme couronné de lauriers, surmontés de l'inscription "Col. Nem.”.

Soit d'un côté, les deux chefs de guerre victorieux et de l'autre, la représentation symbolique de l’Égypte (crocodile et palmier) soumise à Rome (la couronne de lauriers). Quant à COL NEM, il s'agit de l’abréviation de COLonia NEMausensis - colonie nîmoise.

Alors pourquoi Nîmes a-t-elle été associée à la victoire d'Actium ? Pendant longtemps, l’inscription "COL. NEM." laissa penser que les vétérans d'Actium avaient reçu des terres nîmoises, l'Empereur Auguste les récompensant ainsi de leur bravoure et de leur fidélité. Ainsi, les anciens militaires se seraient implantés dans la région, favorisant son essor. La richesse des infrastructures, l'opulence des villas et des monuments publics, ainsi que les nombreuses inscriptions évoquant des soldats ayant combattu en Orient accréditaient cette thèse. Mais aujourd'hui, les archéologues pensent que Nîmes n'était finalement qu'une fabrique de monnaie, et que sa population n'avait aucun lien particulier avec la fameuse bataille. Les armes de la ville ne seraient donc qu'une référence à l'as de Nîmes, ce qui n'est pas rien, quand même !

Au moyen-âge pourtant, les armoiries de Nîmes représentaient un "simple champ de gueules" (soit un fond rouge uni), après avoir figuré pendant longtemps les trois consuls, maîtres de la ville. Lorsque François Ier visita la ville, les consuls (à l'origine, les délégués du Comte de Toulouse) eurent alors l'idée de lui demander la permission de prendre pour emblème de la commune la fameuse pièce de monnaie romaine, ce qui leur fut accordé en 1536, leur permettant d'adopter un blason " de gueules, à un palmier de sinople, au tronc duquel est attaché, avec une chaîne d'or, un crocodile passant, aussi de sinople, et une couronne d'or liée d'un ruban de même, posée au premier canton du chef de l'écu."

En 1985, Philippe Starck revisita le symbole, en le modernisant tout en en conservant la symbolique romaine : c'est ce logo que l'on peut voir aujourd'hui, disséminé un peu partout dans la ville, et notamment sur les clous présents aux abords du quartier de l’Écusson. Après tout, ce n'est pas pour rien que les joueurs de football du Nîmes Olympique sont surnommés les crocos !

horloge des arènes.

De la période romaine, Nîmes garde de remarquables monuments tels que les arènes, la Maison Carrée ou encore la tour Magne au pied de laquelle se situe le site du sanctuaire de la Fontaine. Ce riche passé antique lui vaut le surnom de « Rome française ».

Place Antonin à Nimes.

Ville à la fois romaine, camarguaise, cévenole, languedocienne, provençale et hispanique, fief protestant historique depuis le XVIe siècle et centre de production de tissus important à partir du XVIIIe siècle, avec notamment la toile denim.

Le terme denim est dérivé de « serge de Nîmes ». Cependant, le tissu français ainsi désigné était un mélange de laine et de soie. Le denim « moderne » est un solide tissu en coton produit dès le début du XIXe siècle aux États-Unis. C'est le tissu utilisé notamment pour la confection des jeans.

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