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les vieilles maisons de Moret, ou pas...

  • Alain Foucaut
  • 29 sept. 2015
  • 4 min de lecture

La maison du Bon Saint Jacques, XVe siècle.

Le premier étage de cette maison, avec sa décoration à pan de bois et ses fenêtres à meneaux, dont les larges montants sont égayés de colonnettes couvertes d'écailles et de lignes brisées, est le seul authentique.

Ces montants, qui reposent sur des figures animales ou humaines peu lisibles, prennent appui sur plusieurs sablières soutenues par un pilier central et comme happées par des animaux fantastiques en leurs extrémités. Le Saint-Jacques sculpté sur le poteau cornier du rez-de-chaussée témoigne du passage d'un chemin de pèlerinage vers Compostelle.

De 1822 à 1971, la maison est habitée par des religieuses de la congrégation des Sœurs de la charité, qui y vendent un sucre d'orge célèbre.

La maison des religieuses (1910-1914)

Respectant le style de la maison du Bon-Saint-Jacques toute proche, cette maison construite pour les religieuses propose un pastiche du XVe siècle. De ressaut en ressaut, la façade monte en quatre étages jusqu'au pignon inscrit dans une charpente en arc brisé.

À chaque niveau, se répètent des fenêtres à meneaux et des colombages ouvragés. Sur le linteau du rez-de-chaussée est sculptées la religieuse qui soigne, celle qui prie et celle qui enseigne.

La maison Raccolet

Cette maison « gothique », pastiche du XVe siècle, révèle l'art d'un compagnon du Tour de France : fines sculptures des montants du pan de bois, fenêtres à meneaux, oriel en forme d'échauguette et balcon du second étage. Elle est l'œuvre et la demeure de Pierre Raccolet. L'idée lui en vient au cours d'une visite des anciens quartiers de Rouen. Il rend hommage aux autres corps de métier sur la sablière du rez-de-chaussée en sculptant trois figurines : le maçon, le menuisier et le forgeron.

Maison Lesage et ancien bailliage, XVe et XVIe siècle.

À droite, la maison Lesage tient son nom de la dernière famille qui en est propriétaire jusqu'en 1948 ; à gauche, son prolongement abritait le siège du bailliage. Les deux peuvent être datés des années 1560, du temps où l'une et l'autre appartiennent à Claude Chabouillé, receveur des domaines.

L'ensemble est vraisemblablement dû au même architecte car le soubassement de grès et de calcaire, le bandeau du premier étage et la corniche sous l'égout du toit courent, identiques, d'une maison à l'autre. L'ancien bailliage conserve une fenêtre à meneaux du XVe siècle, dont l'encadrement est décoré de vigne et de raisins disposés en arabesques, tandis que la maison Lesage présente une composition simple et régulière. Les pilastres composites avec chapiteaux à cornes de béliers qui bordent les portes, le fronton de la maison Lesage, les moulurations et les meneaux des fenêtres sont caractéristiques de la seconde Renaissance. Les éléments décoratifs, plus sobres, annoncent la période classique. Une inscription est placée au-dessus de la porte du bailliage : Concordia res parvae crescunt, « par la concorde les moindres choses progressent ».

Galerie de l’hôtel Chabouillé, XVIe siècle.

La profusion des ornements, frises, arabesques, pilastres et festons, médaillons et panneaux, et l'exubérance des détails rattachent cet édifice à la première Renaissance. Elle est construite par Nicolas Chabouillé, riche fonctionnaire royal, dont la devise est inscrite sur l'entablement supérieur : « Qui scit frenare linguam sensumque domare fortior est qui frangit viribus urbes », c'est-à-dire « Celui qui sait réfréner sa langue et dominer ses sens est plus fort que celui qui s'empare des villes par la force ».

En 1822, un colonel de cavalerie de passage à Moret-sur-Loing découvre cette maison et l'achète. Une fois démontée et transportée à Paris, sur le cours La Reine, la galerie devient la façade d'un hôtel particulier qu'il destine à sa maîtresse, l'actrice Melle Saint-Mars. Plusieurs rues entre la Seine et les Champs-Élysées doivent à cette œuvre Renaissance leur nom de personnages du XVIe siècle, comme François Ier, Bayard, Jean Goujon ou Montaigne. Lorsqu'en 1955 un promoteur immobilier l'acquiert pour disposer du terrain, obligation lui est faite par le vendeur, le comte d'Ussel, appuyé par l'administration des Beaux-Arts, de renvoyer les pierres à Moret-sur-Loing à ses frais. Celles-ci n'ont pu être replacées dans leur lieu d'origine, 40-42, rue Grande.

Église Saint-Pierre-aux-Liens-de-Pont-Loup, XIIe siècle.

Cette église est tout ce qui subsiste du prieuré bénédictin Saint-Pierre-aux-Liens, fondé à l'aube du XIIe siècle par l'abbaye bourguignonne de Vézelay dans le hameau de Pont-Loup.

Au plus fort de la lutte que les comtes de Nevers mènent au XIIe siècle contre l'abbaye, quatre-vingts moines viennent chercher refuge dans ce prieuré pour aller à Paris demander protection au roi. À deux reprises, en 1155 et 1166, Louis VII fait comparaître les comtes devant les assises de sa justice, qu'il tient aux portes de Moret-sur-Loing, et les y condamne. Situé hors les murs, le prieuré sort fortement endommagé et appauvri des guerres du XVe siècle. À partir du XVIe siècle, il se vide de ses moines et les bâtiments disparaissent à l'exception de l'église. Il est canoniquement supprimé en 1747. L'église reste un lieu de culte et de pèlerinage jusqu'à la Révolution. Le nom "Pont-Loup" provient de pont sur le Loing.

77250 Moret-sur-Loing

Accès libre

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