Mes journées du patrimoine
- Alain Foucaut
- 20 sept. 2015
- 3 min de lecture
Cette année, pour les 32e journées du patrimoine, il était évident que j'aiderai l'archéologue Jean Soulat pour son exposition sur les sondages réalisés depuis deux ans au pied du pont de Samois datant du XIIe siècle.

La nouvelle salle communale a permis une présentation de qualité, une mise en valeur des artéfacts ainsi qu'une belle projection de la reconstitution "3D" du pont.

Jean Soulat présente in situ les dernières trouvailles. Le soleil est au rendez-vous et la foule est nombreuse. Jean, passionnant, est écouté quasi religieusement. Les samoisiens et autres visiteurs découvrant une part méconnue de leur histoire et du passé glorieux du village.

Mais le thême des journées du patrimoine de 2015 était: "Le patrimoine du XXIᵉ siècle, une histoire d’avenir".
Alors ce samedi soir, direction Thomery en Seine et Marne:
L'origine étymologique de Thomery est controversée. Une hypothèse, relativement plausible, fait dériver ce nom de celui de Merry, donné à une maison de charité au VIIIe siècle. Ceci conduit à admettre qu'avant cette période n'existait pas de hameau justifiant une appellation, qui lui était celle du nom d'un lieu-dit, tels Chantoiseau ou les Montforts, et permet de penser que la naissance du hameau de Thomery, doit être associé à la création de cette maison, vers 715, ou plutôt même que le hameau s'est organisé autour d'elle. Saint-Médéric dit Médéricus ou Merry , dont il est question pour l'origine de Thomery, est un moine d' Autun qui, accompagné d'un Frère, Frodulphe, se rend en pèlerinage au tombeau de Saint Denis, au nord de Paris. La route qu'ils ont suivie est la voie construite par les Romains, et que nous connaissons bien puisqu'elle borde Thomery : c'est la route de Bourgogne. Mais ils ont décidé de quitter cette route, et de prendre son embranchement qui traverse la Seine. Avant d'arriver à la Seine, et comme la nuit tombe, ils demandent et reçoivent l'hospitalité dans une chaumière. Merry est moine, et c'est un saint. Nous le savons maintenant puisqu'une église à Paris et une rue à Fontainebleau portent son nom ; en 715 on ne le savait pas encore... Mais comme il est à la fois savant et charitable, on lui amène un malade, puis d'autres malades, et très vite cette demeure devient une maison d'accueil et de charité qui reçoit malades, voyageurs, et malheureux.
On l'appelle la demeure de Merry, la Domus Merry, la Dommery, Dommery, Tomery.
L'église est construite principalement au XIIIe siècle et est dédiée à Amand de Maastricht. Elle subit de nombreuses modifications au cours des siècles avec une importante restauration au XVIIe siècle.

Aujourd'hui Thomery est principalement connu pour son raisin, dont on peut encore voir les serres de forçage et les murs où poussait la vigne.

les journées du patrimoine eurent lieu au jardin Salomon, mariant patrimoine d'hier et technologie du XXIe siècle


L’originalité de cet espace tient au fait qu’il est le témoin de l’histoire du raisin de Thomery, la vigne y ayant été cultivée à partir de 1730 le long de murs en pierre, bien exposés pour accumuler la chaleur du jour.

Le chasselas doré, conservé par une technique inventée à Thomery, rejoignait les grandes tables parisiennes, s’exportant même jusqu’en Russie au XIXème siècle. Sa production annuelle maximale fut de 800 tonnes récoltées sur 300 km de murs, puis périclita en raison de l’essor des transports qui firent que d’autres le concurrencèrent.

Au jardin Salomon cependant, sur un peu plus de 2.000 m2, se côtoient des murs sur lesquels de la vigne est à nouveau cultivée, et des serres rénovées, isolées ou adossées à ces murs. On remarquera en outre l’intéressante intégration des bâtiments publics contemporains qui jouxtent cet espace.

La tradition locale prête à Henri IV un bon mot lors de son séjour dans la zone de Champagne-sur-Seine ; en voyant le coteau de Thomery il déclare : « Ici tout me rit », dont on a voulu faire la devise du village.
Immersion totale
