le Musée archéologique des Corbières - Sigean

Le Musée des Corbières est installé depuis 1985 dans une maison bourgeoise du 18e siècle : la Maison de Martin, en plein centre de Sigean, sur la Place de la Libération.

Le musée aborde plusieurs aspects de l’histoire et l’archéologie des Corbières, depuis l’âge du Fer,

céramique non tournée de tradition indigène VIe et Ve s. av.n.ère

l’antiquité gallo-romaine (l’art local, le commerce, les usages funéraires) et le haut moyen âge à travers quelques sites des Corbières, les fluctuations de la frontière entre la France et l’Espagne et enfin il évoque la vie quotidienne du 19e et début du 20e siècle.

Enfin ce panorama sur les Corbières se termine par la présentation des métiers liés aux ressources locales : salins, pêche, vigne.

estampilles (timbres) imprimés sur dolia des ateliers de Ruscino (Perpignan)

Nous n'aborderons ici que les résultats de fouilles de l'oppidum de Pech Maho!

amphores ibériques, étrusques et grecques

La place qu’occupe Pech Maho à l’Age du Fer semble importante comme en attestent les témoignages de son commerce avec le monde méditerranén à ses débuts puis avec le monde ibérique par le biais d’Ampurias. L’écriture ibère attesté en Languedoc et à Pech Maho en particulier par les inscriptions sur céramique et lamelles de plomb, témoigne des échanges entre le monde ibère du nord-est de la Péninsule ibérique et le Languedoc. Pech Maho se trouve au coeur de ces échanges.

Des lamelles de plomb inscrites sont également témoins des échanges entre Pech Maho et Ampurias. L’une, du IVe siècle avant J.-C. , est inscrite sur une face en étrusque (texte non traduit à ce jour), et sur l’autre en grec (ionien archaïque). Il s’agit du contrat de vente d’un bateau.

Trois autres rouleaux de plomb inscrits en langue ibère, du IIIème siècle avant J.-C., portent les textes les plus longs connus à ce jour dans cette langue non encore déchiffrée.

Le site était un comptoir commercial fortifié occupé du VIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle av. J.-C.. On y a observé trois occupations successives apparemment continues, vraisemblablement par un peuple appelé Élisyques* installés à la limite des Ibères et des Ligures. Le site semble être un carrefour commercial entre des peuples commerçants de la Méditerranée (Phéniciens, Puniques, Grecs)

une pièce remarquable comme cette coupe ionienne à yeux prophylactiques du VI e siècle avant J.-C.

et du peuple autochtone. Le site a été définitivement abandonné suite à une destruction presque totale intervenue à la fin du IIIe siècle av. J.-C. et qui pourrait être mise en relation avec la Deuxième guerre punique ayant opposée Rome à Carthage.

un des trésors de Pech maho: un flacon figurant un acteur de théâtre grec du IIIème siècle avant J.-C., de facture campanienne (ou punique ?). Il constitue le spécimen le plus septentrional trouvé à ce jour.

*Ce peuple aux origines peu connues (mais utilisant une écriture ibérique) a établi une puissante capitale connue dans l’Antiquité sous le nom de Naro ou Narbo. Cette citée fut en premier établie sur l’oppidum de Montlaurès au nord de l’actuelle Narbonne, (principales trouvailles regroupées au musée archéologique de Narbonne). Ces Elisyques semblent avoir contrôlé le littoral de l’Aude.

autel creux à décor de volutes ioniques (IV s. av .n. ère?)

La visite privative (nous étions quatre) du musée des Corbières et de l'oppidum de Pech Maho fut un grand moment d'émotion: La beauté du site est égale aux trésors archéologiques retrouvés!

MUSÉE DES CORBIÈRES Place de la Libération - 11 130 SIGEAN

Accès payant