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Provins, ville de foires

Dès les premiers siècles de notre ère, Provins semble déjà exister. Elle est composée d’une Ville Haute et d’une Ville Basse respectivement appelées le Châtel et le Val.

Place du Châtel.

Mais ce n’est qu’en 802 que les textes nous confirment que Provins est un lieu important puisque Charlemagne y envoyait ses “missi dominici”. C’est ainsi qu’Étienne, Comte de Paris, et Fardufle, abbé de Saint-Denis, vinrent à Provins. Cette époque marque les débuts d’une première architecture militaire. En 996, sous le règne de Hugues Capet, une découverte miraculeuse dans le Val met à jour les reliques de Saint Ayoul. Les constructions religieuses se multiplient alors sur le site, et le marais est entièrement asséché.Cette période marque la naissance des Comtes de Vermandois, d’où est issue la branche des Comtes de Champagne.

Provins, cité marchande dont l’opulence est convoitée, cité des trouvères, protégée par des remparts, brille de mille feux tout au long des XIIe et XIIIe siècles, époque des célèbres Foires de Champagne. Elle frappe sa propre monnaie : le denier provinois (reconnu pour sa valeur dans toute l’Europe médiévale).

La cité est alors à son apogée sous le règne de Thibaud IV de Champagne (1201-1253), vassal des rois de France, Philippe Auguste (1165-1223) et Saint-Louis (1214-1270).

Homme de guerre et poète, le comte Thibaud de Champagne prend part à de nombreux sièges. En 1226, au moment du couronnement de Louis IX, il quitte l’armée pour rejoindre son amour légendaire, Blanche de Castille (légende qu’aucun texte ne confirme malgré les rumeurs persistantes de l’époque). Ses relations avec la régente ne sont qu’une succession de querelles et de complicités.

En 1234, Thibaud, Comte de Champagne, est couronné roi de Navarre.

En 1239, il part en croisade. A son retour, il rapporte la fameuse rose de Damas, qui, par croisement, permet la création de nombreuses roses en France et en Europe.

Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, les foires des Flandres et de la Vallée du Rhin, en plein essor, font concurrence aux foires de Champagne et le déclin économique annonce le déclin du pouvoir comtal.

En 1281, le maire, Guillaume Pentecôte se trouve dans l’obligation d’allonger d’une heure la journée de travail. Cette mesure entraîne une révolte au cours de laquelle il trouve la mort. La ville est frappée et perd la plupart des biens qui constituent sa richesse. De plus, l’unique héritière du comté - Jeanne de Navarre - épouse Philippe IV Le Bel, et à la mort de celle-ci la Champagne est rattachée au domaine royal.

La grange aux dimes:

Pendant les Foires de Champagne, cet édifice du XIIIe siècle était utilisé comme marché couvert. On sait grâce à des baux retrouvés, qu'elle était louée, entre autres, par des marchands toulousains.

Le premier étage servait de boutique, et la salle basse d'entrepôt.

Le deuxième étage était réservé quant à lui à l'habitation.

Cette demeure à la façade en pierre est typique de la ville avec sa salle basse voûtée en ogive et aux chapiteaux sculptés, parfois très raffinés.

Au XVIIe siècle, elle fut utilisée en tant qu'entrepôt pour la dîme - impôt sur les récoltes - d'où son nom actuel.

et les Salles basses:

La majorité des maisons provinoises possèdent de tels espaces voûtés magnifiques, dont plus de cent ont été répertoriés dans la Ville Haute et plusieurs dizaines dans la Ville Basse.

C’est dire l’importance de ces locaux dans l’économie de la ville…

La Maison romane est certainement le plus ancien édifice civil de Provins avec l’Hôtel de la Buffette et présente des objets archéologiques et objets d’art du XIIe au XIXe siècle.

Sa façade, en petit appareil régulier, remonte au XIIe siècle.

Originellement dédiée à Saint-Paul, cette ancienne église de la ville haute de Provins passe sous le patronage de Saint-Thibault-de-Provins au XIIe siècle, alors que le culte du saint briard est à son apogée. C'est la proximité du bâtiment avec la maison natale du saint, sur la place du Châtel, qui fut la cause principale de ce changement de dédicace.

Ornée d'un portail monumental, agrémentée de statues-colonnes à l'image de l'église Saint-Ayoul, l'église souffre malgré tout d'un profond désintérêt sous l'ancien régime. Sa toiture s'écroule en 1612 et le bâtiment tombe lentement en ruine à partir du XVIIe siècle. Il ne reste aujourd'hui de l'édifice qu'un pan de mur visible depuis l'entrée de la place du Châtel à l'est. Deux statues du portails sont toutefois toujours visibles, l'une au musée du Provinois (dans la Maison Romane, dans la ville haute de Provins) et l'autre au Glencairn Museum de Bryn Athyn, en Pennsylvanie !

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