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Château de Najac, sauvé par sa cloche.

La forteresse de Najac occupe depuis 900 ans le sommet d'un éperon rocheux particulièrement abrupt dominant une boucle de l'Aveyron. Sa silhouette caractéristique se repère à des lieues à la ronde, témoin immuable de l'intérêt des hommes pour cet endroit stratégique au charme envoûtant.

Najac, enjeu stratégique des Comtes de Toulouse... Lorsque les Comtes de Toulouse le choisirent comme capitale du Bas Rouergue, une période faste de deux siècles commence pour Najac. Une situation défensive de premier ordre sur un éperon rocheux commandant la vallée de l’Aveyron, un lieu de passage, des mines d’argent, de cuivre et de plomb sont autant d’atouts.

En 1249 à la mort de Raimond VII, le dernier des Toulouse, son gendre Alphonse de Poitiers, frère du roi de France, lui succède. La région et Najac se soulèvent autant par attachement à la famille qu’en raison de leur hostilité aux capétiens. En quelques mois, le nouveau comte va remettre tout en ordre. Avec une grande hauteur de vue, il crée dans ses états un ensemble administratif (sénéchaussées, consuls), développe les marchés et les villes nouvelles comme Villefranche-de-Rouergue en 1252, et montre sa détermination.

Montrer sa force... La région n’est pas, en effet, la plus calme. Outre les habitants qui ne lui sont guère favorables, elle est à proximité du Rouergue, du Quercy et de l’Aquitaine anglaise des Plantagenêt. Alphonse va imposer sa puissance par la construction de ce formidable engin de dissuasion qu’est la forteresse de Najac. Le premier donjon carré, de facture simple, bâti vers 1100 va être remanié et puissamment complété.

Sur l’éperon étroit et escarpé qui, à lui seul, rend l’endroit inabordable, un chantier est lancé en 1253. Le XIIIème siècle a porté très haut l’art militaire : l’introduction du gothique, l’apport des croisades ont fait surgir un modèle de châteaux forts (dits «Philippiens») quasi imprenables. Najac élève ses courtines à 25 mètres de hauteur, inaccessibles aux échelles des assaillants. L’étroitesse de l’éperon, défendu par plusieurs lignes d’enceinte, rend vaines les bombardes et périlleuse l’approche. Les nouvelles tours rondes, implantées directement sur le roc, découragent la sape.

Leurs archères hautes de 6,80 mètres, réputées les plus hautes du monde, permettent la défense dans toutes les directions.

A 39 mètres, la terrasse du donjon permet de communiquer avec les autres points forts de la région. A vous dégoûter de s’y frotter. Tout un art subtil de défense... Ouvrage défensif, tous les stratagèmes sont mis en œuvre pour tenir tête à un assaillant qui, contre toute probabilité, aurait réussi à pénétrer. Un plan de repli progressif vers la salle haute du donjon combine tous les pièges, tous les obstacles possibles. Aucune porte ne peut être battue par un bélier. Les escaliers, qu’ils soient à vis ou accrochés à la muraille, découragent la montée.

Les défilements dans les murailles exposent l’arrivant et dissimulent le défenseur. Les passages, de hauteur réduite, forcent à se courber. Des brise-flèches sécurisent les ouvertures. La qualité de la maçonnerie permet toutes les finesses, souvent discrètes, que les guides se font un plaisir de montrer. Finalement personne ne s’y frottera.

Aujourd’hui... Après la guerre de Cent Ans, la forteresse royale n’a guère servi que de prison jusqu’à la Révolution (Templiers, puis Croquants en 1643). Vendue comme bien national, exploitée en carrière de pierres, elle a perdu une partie de ses parures : encadrement sous escaliers. Une horloge municipale, heureusement située au sommet du donjon, l’a sauvé des prédations. Intact, avec trois salles superposées de belle facture gothique,

il impressionne.

Forteresse Royale de Najac, 12270 Najac

Accès payant

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