Beaune: Salle Polyptyque du Jugement Dernier
- Alain Foucaut
- 22 juin 2015
- 2 min de lecture
Les Hospices de Beaune abritent une œuvre remarquable, peinte au XVe siècle, le polyptyque du Jugement dernier du peintre flamand Rogier van der Weyden, polyptyque à volets mobiles rectangulaires, composé à l'origine de neuf panneaux de chêne à fil vertical peints, dont six sur les deux faces initialement exposé dans la chapelle des « pôvres » malades.

Probablement réalisé entre 1446 et 1452, ce retable a d'abord été attribué à Jan van Eyck en 1836 avant d'être attribué à Rogier van der Weyden en 1843.
Au centre du retable, le Christ siège, imperturbable, assis sur l'arc-en-ciel de l'Alliance.Vêtu d'un ample manteau écarlate, il forme un triangle invisible avec deux intercesseurs incontournables : à sa droite sa mère, Marie, dont le visage reflète la sérénité, et, à l'autre extrémité, implorant, voire tourmenté, Jean-Baptiste, son précurseur.

Le Christ est secondé par l'archange, avec lequel il forme un axe vertical reliant la terre au ciel. L'archange, en l'occurrence Saint-Michel, est également l'une des extrémités d'un autre triangle, celui des anges, dont quatre, de part et d'autre du Christ, portent les instruments de la passion. Sur la terre, hommes et femmes sont répartis des deux côtés du Christ : à sa droite, les purs se préparent à gagner le paradis où les attend un ange bienveillant. A l'opposé, les pêcheurs, tous ceux et celles qui refusent de suivre la parole du Christ, s'enfoncent dans les ténèbres de l'Enfer, confirmant ainsi la phrase "Allez loin de moi, maudits''.

En semaine, le retable était fermé. Contrastant singulièrement avec la clarté des volets intérieurs, les panneaux visibles représentaient, outre la vierge Marie et les saints patrons, Nicolas Rolin et Guigone de Salins, agenouillés en prière, se font face, exposés complaisamment au regard des indigents.

L'histoire tumultueuse du retable le fit disparaître durant la révolution, puis revenir à Beaune, enfin scié pour permettre aux spectateurs d'embrasser d'un même regard les deux côtés du chef-d'œuvre. Le retable n'est plus désormais exposé en salle des Pôvres, mais dans une pièce qui lui est consacrée, juste à côté de la salle Saint-Louis.
D'autres merveilles sont à voir dans cette salle:
Tapisserie de Saint Eloi et Vierge à l'Enfant

Saint Antoine ermite, saint protecteur de l'Hôtel-Dieu de Beaune

L'une des spécificités des Hospices civils de Beaune est leur domaine viticole.<a href="http://www.hospices-de-beaune.com/var/ezwebin_site/storage/images/media/images/vigne_murs/3192-1-fre-FR/vigne_murs.jpg" target="_blank"></a>
Effectivement, tous les hôpitaux de France sont habituellement propriétaires de fermes, d'immeubles, de landes ou de forêts qui ne constituent pas un apport financier important. Parfois même, ces biens coûtent plus qu'ils ne rapportent.
L'institution beaunoise, grâce aux dons qui se sont succédés tout au long de son histoire, est propriétaire de plus de 60 hectares de vignes. La plupart de ces parcelles sont situées dans des zones d'appellation prestigieuses. Ce sont pratiquement toutes des premiers crus et des grands crus.
Au-delà du rôle complémentaire que joue le Domaine viticole dans le fonctionnement de l'hôpital, vin et santé ont toujours été unis. Autrefois, le vin était considéré comme un aliment, voire comme un médicament, en tout cas comme un produit riche en valeurs nutritives et curatives. Les soeurs hospitalières, en infirmières efficaces, ne l'ignoraient pas et utilisaient le vin comme une panacée, de préférence chaud et mêlé à un savant mélange de plantes.
Rue de l'Hôtel Dieu, 21200 Beaune
Accès payant