L'abbaye de la Chaise-Dieu

L'origine de l'édifice remonte au XIe siècle, lorsque le chanoine Robert de Turlande fonde à cet endroit le premier monastère Casa Dei, La Maison de Dieu. En 1067, à la mort du fondateur qui sera canonisé, l'abbaye compte trois cents moines; elle est sur le point de devenir, en Auvergne, l'égale de Cluny.

Le pape Clément VI ordonne la reconstruction de l'abbaye en 1343, trois siècles après sa fondation, selon les canons de l'art gothique.

Il la choisit comme lieu de sa dernière demeure et y fait aménager son tombeau, avec un gisant de marbre blanc entouré de cinquante cinq personnages représentant sa famille et l'archevêque d'Arles. Pierre Boye sculpte le gisant et le décor du tombeau, assisté par Jean Sanholis et Jean David. L'oeuvre est monumentale. Son exécution a demandé pas moins de cinq années de 1346 à 1351.

Le jubé est surmonté d'un grand Christ. La tradition locale prétend que sous la Révolution, on voulut l'abattre. Celui qui tenta le forfait fut précipité au sol où il se fendit le crâne. Pour le sauver les habitants de la Chaise-Dieu le couchèrent sur le jubé mais les deux bras de la croix étaient trop larges. Celui de droite en fit les frais, ce qui explique la dissymétrie de la longueur des bras de la croix.

Le cloître:

Cette magnifique construction de pierre composée d'un mélange d'arcs romans et ogivaux, préfigure ce que sera l'architecture de la fin du XIVème siècle.

La prouesse architecturale tient au fait que le cloître est construit sur un plan incliné. Chacun des angles se trouve sur un niveau différent. Dans le flanc des meneaux, on peut encore voir les rainures destinées à recevoir les verrières mobiles que les moines plaçaient l'hiver pour échapper aux grands froids.

Cette église abbatiale préserve deux chef d’œuvres : un ensemble de tapisseries unique et la fameuse « Danse macabre ».

Les tapisseries ont été tissées entre 1501 et 1518, entre la Belgique et les Flandres. La vie du Christ s’y déroule par groupe de trois.

Quant à la « Danse macabre » elle signe le talent d’un fabuleux artiste. Qui ? Inconnu. Mais il est doué d’une dextérité exceptionnelle. Il lui fallait faire vite pour tracer au crayon ses figures sur la chaux fraiche avant qu’elle ne sèche.

Traits noirs sur un fond sanguine. La mort, long squelette moqueur danse, bouge, s’amuse. Elle tape sur un chapeau, appelle à venir les futurs défunts, peu importe leur rang social. Terrible message et terrible dessin.

«La Danse Macabre s'appelle Que chacun à danser apprant A l'homme et femme est naturelle Mort n'espargne petit ne grant».

Abbaye de la Chaise-Dieu 43160 La Chaise-Dieu

Accès payant