Val d'Ancoeur
- Alain Foucaut
- 3 févr. 2015
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 nov. 2020
Une promenade médiévale en Seine et Marne, le long du ru d'Ancoeur. Mais un ru à quatre noms! Il porte le nom de ru de Courtenain de sa source à Fontenailles, puis ru d'Ancœur jusqu'en amont de Blandy, ru d'Ancœuil de Blandy au parc du château de Vaux-le-Vicomte, pour devenir l’Almont jusqu'à sa confluence avec la Seine à Melun.

Commençons par le fief des Epoisses:
Posé au milieu des grands plateaux non loin du ru, datant de 1285, cette ferme fortifiée vous rappelle, par ses douves et ses murs, combien il était important de protéger ses récoltes au Moyen-Âge.
Certe, le fief n'est point urbain (en plein milieu des champs) mais de par sa beauté, il trouve ici sa place.
Le Fief des Epoisses 77720 Bombon
Privé

Direction le village de Champeaux et sa collégiale:
La construction de l'église débutera vers 1160 (pour douze chanoines séculiers) et prendra fin au XIVe siècle. Ses dimensions sont particulièrement imposantes : Avec une longueur de 65 m, elle compte parmi les plus grandes églises gothiques des XIIe siècle et XIIIe siècle siècles en Île-de-France.
En dépit de ses dimensions, la collégiale n'avait pas vocation d'église paroissiale entre 1242 et 1790, et servait donc uniquement aux célébrations des chanoines, qui étaient au nombre de vingt-trois entre 1208 et 1594, puis de nouveau au nombre de douze.

Franchi le seuil de la collégiale, le visiteur est saisi par l'ampleur du bâtiment, sa relative homogénéité stylistique, sa luminosité. Le parterre de dalles funéraires lui donne un petit air d'abbaye de Fontevraux.

Des vitraux originaux qui datent de la fin du XVe et surtout du XVIe siècle comptent parmi les chefs-d'œuvre du gothique flamboyant finissant ou de la Renaissance.

La collégiale présente un ensemble exceptionnel de 54 stalles réparties de part et d'autre du transept. On compte ainsi 26 stalles basses et 28 stalles hautes, œuvres sculptées dans le chêne par le menuisier parisien Richard Falaise en 1522.
13 Rue du Cloître, 77720 Champeaux
Accès libre.

Toujour en suivant l'Ancoeur, il faut rejoindre Blandy les tours et son chateau. L'histoire débute dans les textes en 1216. Il appartient au vicomte Adam II de Melun (« de Chailly ») et se réduit à un manoir seigneurial à enceinte irrégulière.
Au XIVe siècle, le château est fortement modifié avec de nouvelles fortifications et structures de défense : un fossé est creusé et une nouvelle tour-porte, avec pont-levis à flèches, est percée dans le mur d'enceinte.

Les rois Charles V (de 1364 à 1380) et Charles VI (de 1380 à 1422) financent aux propriétaires successifs du château, les comtes de Tancarville Jean II et son petit-fils Guillaume IV, les aménagements du château fort. Un donjon haut, défendu par deux ponts-levis, est édifié. L'enceinte est modifiée par l'ajout de nouvelles tours et de courtines neuves. Toutes ces modifications ont lieu durant la Guerre de Cent Ans.

Cependant, le château de Blandy-les-Tours fut agrandi au XVIe siècle par François II d'Orléans-Longueville. Le château devient dès lors une demeure de plaisance. Marie de Clèves s'y marie avec Henri Ier de Bourbon deuxième prince de Condé en 1572. Août 1572, Blandy réunit la fine fleur de l'aristocratie huguenote parmi laquelle se trouvent le jeune prince Henri de Navarre, futur Henri IV, ou encore l'amiral de Coligny. C'est cette même cour qui, quelques semaines plus tard, est conviée à Paris au mariage d'Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, cette cour encore qui périt presque entièrement pendant le massacre de la Saint-Barthélemy.
Le chateau dans les années 1980, avant la restauration.

Il faut observer la salle seigneuriale (au milieu) ou eurent lieu les mariages princiers, dont un dernier le 30 aout 1986...qui ne fut suivi d'aucun massacre, bien au contraire.
Mariage dans le val d'Ancoeur: Les ultimes seigneurs de Blandy.

Château de Blandy-les-Tours, Place des Tours 77115 Blandy-les-Tours
Accès payant