L'aqueduc de Lutèce
L'aqueduc gallo-romain aussi appelé aqueduc de Lutèce aurait été bâti pendant le règne de l'empereur Septime Sévère (145-211). L'eau avait une importance capitale pour les Romains qui construisirent des aqueducs et des thermes dans tout leur Empire. Pendant l'Antiquité, les bâtiments de ce qui deviendra plus tard Paris étaient majoritairement situés rive gauche, au sud de la Seine (le quartier « Latin » dans les actuels Vème et VIème arrondissements). On rechercha donc logiquement des sources au sud, les eaux de la Seine ou de la Bièvre étant considérées comme de trop mauvaise qualité.
Coupe de l'aqueduc de Lutèce découvert lors des fouilles en l'an 2000. Il est à noter que l'aqueduc est en béton!!!
Un enduit d'étanchéité réalisé avant la couverture et constitué de chaux grasse, de sable fin et de fragments de briques d'argile cassées, recouvrait le fond du caniveau et les deux parois verticales sur une épaisseur d'environ 5 cm. Un solin d'étanchéité de même constitution était réalisé sur les deux angles droits du conduit (encore visible sur la photo)
un tronçon de l'aqueduc traversant un batiment rue de l'Empereur Valentinien 75014 Paris (privé) mais visible de l'extérieur par une vitre.
il faut se rendre aussi Avenue Reille (non loin de la rue de l'Empereur Valentinien) pour découvrir une autre partie du conduit.
Les romains ont été chercher l'eau à Wissous (entre autre) De Wissous jusqu’aux environs de la rue Thomire qui marquait son entrée sur le sol de Paris - soit 16 kilomètres à vol d’oiseau -, l’aqueduc suivait un parcours de 26 kilomètres en traversant les communes de Fresnes, de l’Haÿ-les-Roses, d’Arcueil et de Gentilly. La longueur de ce tracé s’explique par le fait que la construction d’un tel ouvrage devait se faire à l’économie, les ingénieurs devant composer avec le relief en évitant les accidents de terrain trop marqués. Seul obstacle incontournable, la vallée de la Bièvre dont le franchissement a nécessité la construction d’un ouvrage d’art à Arcueil. Les arches de ce monument ont par ailleurs donné leur nom à la ville puisqu'elle était appelée autrefois Arculi.
Sous le houx, et jouxtant l'aqueduc "moderne" les restes de l'aqueduc gallo-romain.
On peut voir les trois aqueducs à l'intersection de la rue de la Citadelle et de l'avenue Cousin de Méricourt à Cachan :
- derrière les tuiles rouges, le gallo-romain
- puis tout contre, en "gros apparei" l'aqueduc Médicis commencé en 1613
- et enfin, deux siècles et demi plus tard, Eugène Belgrand (dirigée par le Baron Haussmann) construit le pont-aqueduc de la Vanne encore au même emplacement, par-dessus l'aqueduc Médicis.
Hormis les aqueducs, les lutéciens avaient également des puits pour s'alimenter en eau,
tel celui de la place de la Sorbonne 75005 Paris.
