L’église abbatiale St-Pierre – St-Paul de Férrières-en-Gâtinais
L'architecture médiévale de Ferrières témoigne aujourd'hui encore de son riche passé historique. Ce village peut en effet s'enorgueillir d'avoir été le lieu originel de la chrétienté en Gâtinais.
Ferrières tire son nom des anciens ferriers exploités dans la région et dont on a retrouvé les fours en forêt. Le minerai superficiel du sous-sol était extrait et travaillé depuis la plus Haute Antiquité.
Clovis qui aurait fait construire la première basilique St-Pierre St-Paul. La légende voudrait qu’il y ait épousé la reine Clotilde… Ce qui est sûr c’est qu’il y est venu en pèlerinage avec son épouse (un vitrail de l’église les représente).
La partie la plus ancienne, le premier niveau du clocher daterait d'avant le Vè siècle!
Mais l’histoire tragique et agitée de Ferrières reprend son cours au siècle suivant, quand la ville fait les frais de la guerre entre les redoutables Frédégonde et Brunehaut ; Théodoric, petit fils de Brunehaut met à sac l’abbaye qui appartenait à Clotaire II, fils de Frédégonde.
Au VIIe siècle, en 620, le Comte Vandelbert, gouverneur du gâtinais, fait reconstruire le monastère et en fait don au pape ce qui le protègera jusqu’à la Guerre de Cent Ans. Également déclarée abbaye royale, l’abbaye de Ferrières va connaître du IXe au XVee siècle, 600 ans de rayonnement spirituel et culturel dans toute l’Europe.
Pépin le Bref, père de Charlemagne, y aurait affronté dans l’arène un lion et un taureau, scène immortalisée par un chapiteau de l’abbaye.
Deux rois de France y furent couronnés (Louis III et Carloman, fils de Louis II). Le pape Alexandre III vient consacrer la nouvelle église St-Pierre St-Paul.
l’église abbatiale St-Pierre – St-Paul est l’une des quatre églises de France à posséder une conjonction unique d’un plan en croix latine et d’une rotonde octogonale carolingienne.
La coupoule date du 13ème siècle.
En haut du mur sud de l'abside, dans une baie aveugle, une peinture murale du XIVe siècle représente le Christ remettant les clefs à Pierre (classée en 1840).
De très beaux vitraux 16ème s., un étonnant maître-autel en marbre derrière lequel se situe le tombeau renaissance de l’abbé Louis de Blanchefort qui fit restaurer le chœur et les voûtes après la guerre de Cent Ans.
Sur la voûte de la chapelle nord,des sondages laissent apparaître des peintures murales richement colorées qui devraient faire l'objet de restauration.
Également, une belle collection de stalles en bois et son système caché de "misère"… Côté nef, remarquez les "grisailles" du 14ème s., ces vitraux très peu colorés et l’Ecce Homo, polychrome, du 15ème s.
Saint Pierre en pape, Pierre polychrome et plâtre (la tiare), (XIVe siècle)
En sortant pour rejoindre Notre-Dame de Béthléem, une autre curiosité s’affiche sur la façade : la porte papale (13ème s.) que l’on murait après chaque passage du pape (cette porte s'ouvrait sur le bas-côté détruit après la chute du clocher en 1739 ; un escalier aujourd'hui disparu permettait sans doute d'y accéder).
Rue de l'Église, 45210 Ferrières-en-Gâtinais
Accès libre
A l'aube, du premier millénaire, Ferrières n'était qu'un hameau au bord de la Cléry, bâti autour d'une grotte voisine d'une source ferrugineuse. A quelques centaines de mètres se trouvait un alignement de roches, monument mégalithique prouvant l'ancienneté cultuelle du lieu. Ces pierres levées se dressaient encore en 1960, le long du chemin des Roches. Elles étaient au nombre de 14, dont certaines mesuraient plus de deux mètres de hauteur. Le monument fut détruit il y a une quarantaine d'années pour élargir la route. C'était le seul alignement mégalithique connu du sud de l'Ile de France !