Les journées nationales de l'archéologie: Le chantier de fouille Inrap à Réau.
- Alain Foucaut
- 17 juin 2017
- 2 min de lecture
Préalablement aux travaux d’aménagement, par l’établissement public d'aménagement EPA Sénart, du futur « Parc d’activités de l’A5 », lequel s’étend sur plusieurs communes du plateau de Sénart, l’Inrap a conduit deux phases de diagnostics archéologiques en 2007 (120 ha) et en 2009 (75 ha).

Ces diagnostics réalisés sur prescription de l’État (Direction régionale des Affaires culturelles /Service régional de l’Archéologie) ont permis d’identifier une trentaine de sites dont la chronologie s’échelonne du Paléolithique moyen ( - 300 000 avant notre ère) à l’époque médiévale. La mise en évidence de très nombreux vestiges, documentant principalement l’âge du Bronze (autour de -1150 à -1000 avant J.-C.), a alors conduit les services de l’Etat à prescrire une fouille sur une surface de 10 hectares.

Cette opération de grande envergure, actuellement en cours, se situe sur la commune de Réau. La fouille, débutée le 6 mars 2017 avec une équipe de quinze personnes, a permis de mettre au jour un vaste terroir occupé de l’âge du Bronze final à l’Antiquité.

Une succession d’habitats du Bronze final
Les archéologues de l’Inrap ont découvert les vestiges de quatre habitats attribuables, en l’état, à la phase moyenne du Bronze final.

Chaque habitat, distant d’environ 100 à 150 m l’un de l’autre, s’organise en unités domestiques. Chaque unité domestique se compose d’une maison d’habitation, de plusieurs petits bâtiments annexes affectés au séchage et à la conservation des céréales,

de fosses de différents gabarits dédiées à des activités domestiques (essentiellement culinaires) ainsi que de grandes fosses d’extraction de matériaux destinées à la fabrication de terres à bâtir pour la construction ou la réfection des bâtiments. Le mobilier exhumé comprend de nombreux fragments de céramiques, mais aussi quelques objets (pesons, fusaïoles, bracelets en lignite) témoignant de la vie quotidienne des populations locales.
Hélène Froquet-Uzel, responsable scientifique passionnante, nous aide à comprendre le site et répond à toutes nos questions.

L’un des intérêts du site est de comprendre comment chaque unité domestique s’insère dans le paysage. Ainsi se pose la question de l’évolution de l’occupation humaine . Les habitats se succèdent-ils rapidement dans le temps, offrant l’image d’un micro-déplacement sur un terroir, ou assiste-t-on à une densification de la zone habitée, avec la création de nouvelles maisonnées induites par l’accroissement de la population ? Ces hypothèses restent encore ouvertes et pourront être précisées lors de la phase études qui suivra la phase terrain.

Un puits en cour de fouille.

Un territoire occupé durant l’époque gauloise


Lors des investigations, les archéologues ont mis au jour quelques vestiges caractérisant une fréquentation des lieux durant l’époque (IV e– III e siècle avant J.-C.).

Ces indices, bien que ponctuels , mettent en lumière la présence, à proximité, d’un établissement rural qui reste à appréhender



Un axe de circulation antique


La fouille a également livré les vestiges d’un chemin antique que l’on peut suivre sur plus de 200 mètres.

Autour de ce chemin s’agence un réseau parcellaire qui suggère une volonté de structurer, très tôt semble-t-il, le territoire dans ce secteur, probablement dès la fin de l’époque gauloise ou au début de l’époque
gallo-romaine.

Au regard du mobilier exhumé, cet axe de circulation semble perdurer jusqu’au début du III e siècle de notre ère, voire peut-être au-delà.
