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la stèle néolithique de L’Ouche de Beauce

Désormais conservée et présentée au musée de Nemours, la stèle gravée de l’Ouche de Beauce (Maisse, Essonne) est un exemple représentatif des éléments d’architecture et des programmes iconographiques néolithiques inventoriés en Gâtinais et en bordure occidentale du massif de Fontainebleau.

Une fouille en urgence menée en 1986 à la suite d’un décapage de travaux publics à Maisse (Essonne) devait amener la découverte d’un coffre de 2 m×1,25 m, constitué de blocs de pierres de nature et de dimensions fort variées, contenant une seule couche d’inhumations déposées sur un dallage calcaire (Degros 1988). La structure funéraire est attribuée au Néolithique final mais des sondages conduits à l’extérieur montrèrent que le coffre était implanté à l’extrémité la plus large (11 m) d’un long tumulus pierreux (environ 45 m), nettement plus étroit (4 m) à l’extrémité opposée. Le mobilier accompagnant les corps relève en effet du Néolithique final (lames en silex, armature perçante, poinçon en os) tandis que les vestiges de deux récipients rapportables au Néolithique moyen sont recueillis dans l’empierrement du tumulus. La dalle de la paroi est gravée mais n’est pas décrite. L’auteur envisage un réemploi de matériaux issus d’une construction antérieure (Degros 1988; Tarrête 1990). Les gravures sont interprétées comme la représentation de deux anthropomorphes munis de coiffes, ou de cornes, qu’accompagne un signe également qualifié de cornu (Tarrête 2001). L’auteur confirme que le bloc posé de chant pour former paroi de la sépulture est un élément en réemploi, le tumulus allongé rappelant la morphologie des ensembles architectoniques de l’ouest de la France. Le retournement de la dalle sur son lieu de conservation, pour l’exposer verticalement dans le musée de Nemours, amènera en 2008 la découverte de nouvelles gravures (Bénard, Simonin et Tarrête 2015).

La stèle en grès de l’Ouche de Beauce restitue trois ensembles de représentations bien séparés : un couple de motifs anthropomorphes sur une face, une abstraction poussée de cétacé? sur la face opposée, enfin un aménagement sommital qui doit être compris comme signe à part entière.

Nous sommes par conséquent tentés de distinguer deux phases de réalisation et de reprises (face 1 puis face 2 avec possible aménagement concomitant du sommet), sans pouvoir cependant apprécier l’espace de temps les séparant. La question d’une implantation unique du monolithe, éventuellement redressé, ou d’une seconde érection en un lieu distinct, ne peut être résolue dans l’état des connaissances.

Réemployée dans un monument du Néolithique récent, la stèle de l’Ouche de Beauce appartient bien entendu à une phase architectonique plus ancienne. En accord avec D. Simonin, une datation remontant au Ve millénaire est envisageable, 4600-4300 pouvant être une plage temporaire recevable par analogie avec les individus contextualisés décrits en Bretagne aussi bien qu’en Suisse.

Pour tout savoir sur la stèle, c'est ICI

Musée de Préhistoire d'Île de France

48 Avenue Etienne Dailly, 77140 Nemours

Accès payant

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