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Eleftherna

La cité est fondée par les Doriens au IXe siècle av. J.-C. à la croisée des routes entre Kydonia, Knossos et le sanctuaire du Mont Ida. L'étymologie de son nom est à rapprocher de la divinité Éleuthère, l'un des Curètes.

Dans la mythologie grecque, les Curètes, aussi appelés Courètes ou Kourètes (en grec ancien Κουρῆτες / Kourễtes), sont des dieux crétois mineurs. Ils sont surtout connus pour avoir veillé sur Zeus lorsqu'il était encore bébé : pendant que les nymphes du mont Ida s'occupaient de lui dans la grotte, les Curètes dansaient devant l'entrée, frappant de leur lance des boucliers, pour dissimuler les cris de l'enfant à son père, Cronos. Le nom de Curètes dérive du mot grec κοῦροι / koũroi (« jeunes hommes ») ; ils étaient ainsi nommés soit parce que, selon certains, ils avaient servi le jeune Zeus, soit parce que, selon d'autres, ils prenaient l'apparence de jeunes hommes, et ressemblaient aux bandes de jeunes Crétois qui exécutaient leur danse rituelle : la Pyrrhique.

Curètes ailés frappant sur leurs tambours alors que Zeus brise l'échine d'un lion et mate un taureau. Gong votif, bronze, VIIIe siècle av. J.-C., provenant de la grotte d'Ida, Crète.

Eleftherna est l'alliée de Philippe V de Macédoine contre Rhodes et Knossos au cours de la guerre crétoise au IIIe siècle. Lors de la conquête de l'île par les Romains, la cité est assiégée et ne tombe aux mains de Quintus Caecilius Metellus qu'à la suite d'une trahison. La cité se développe jusqu'à la période romaine, pendant laquelle sont élevés bains, villas et autres bâtiments publics. La ville prospère jusqu'au tremblement de terre de 365. Pendant la période byzantine, la ville est le siège d'un évêché et une basilique y est élevée au milieu du VIIe siècle. Mais les raids arabes du VIIIe siècle et un nouveau séisme en 796 provoquent le déclin de la cité.

Le site d'Orthi Petra

Récemment à Eleftherna, dans le département de Réthymnon, des fouilles ont mis à jour les vestiges d'une grande ville gréco-romaine. Jusqu'au VIIème siècle, cette ville était une des plus puissantes de la Crète antique. Depuis le village d'Archea Eleftherna, il faut emprunter un petit chemin en pente pour descendre jusqu'au chantier de fouilles couvert d'Orthi Petra. Une véritable nécropole datant du IXème siècle avant notre ère y a été découverte. Ce site a été décrit par de grands archéologues comme Arthur John Evans et Humphry Payne.

En 2009, suite à la découverte d'un pithos contenant le squelette d'un adolescent, les archéologues ont trouvé aux abords immédiats la carcasse d'un chien. Celle-ci ne comportant aucune trace pouvant appuyer la thèse d'un sacrifice, les chercheurs en ont donc déduit qu'il est fort probable que ce chien ait pu mourir de chagrin à côté de l'urne contenant la dépouille de son maître.

La même année ont été trouvées des tombes de la fin du VIIIe siècle avant notre ère qui rappellent par certains aspects celles de la période mycénienne. Au cours de cette fouille ont été mises au jour les sépultures de trois femmes appartenant à la plus haute classe comme en témoignent notamment les fabuleux bijoux en or et autres parures trouvés sur place.

Les fouilles de 2010 apportaient de nouvelles découvertes surprenantes. Dans une tombe du VIIe s. avant notre ère, dissimulée derrière un faux mur pour tromper les pilleurs, les archéologues ont découvert les squelettes d'une femme et d'un homme. Dispersés autour des squelettes, plus de 3000 petits morceaux de feuille d'or de forme carrée, circulaire et en losange laissent à penser qu'il pourrait s'agir d'éléments d'un linceul ou plus vraisemblablement d'un vêtement de“luxe”. Dans la même sépulture ont également été mis à jour de petits vases, des perles en cristal de roche… et des bijoux dont un pendentif exceptionnel représentant une déesse abeille.

Pour 2011, on retiendra surtout dans un premier temps la mise en route de la construction d'un musée archéologique moderne sur place. Les fouilles ont encore une fois été prolifiques. On peut citer sans être exclusif : la tombe impressionnante d'une aristocrate âgée, l'urne funéraire d'un noble trentenaire accompagné de ses armes et de différentes offrandes. Certaines poteries trouvées sur place s'avèrent être de véritables œuvres d'art avec des décors aux motifs géométriques et des représentations mettant en scène un personnage et des chevaux.

La tour hellénistique à Archea Eleftherna

Plus étonnant encore, la découverte d'un œil en or, cerclé en bleu, en tout point identique à ce qui existe sur le masque funéraire de Toutankhamon. L'occasion de rappeler l'influence de cultes égyptiens sur ce site, déjà signalée à plusieurs reprises à travers d'autres objets : flacon avec sphinx, scarabées et hiéroglyphes, cristal de roche avec gravure de navire aux caractéristiques égyptiennes...

Entrée des citernes

En parallèle des fouilles de ses dernières années dont les découvertes ont mis en évidence, les relations et échanges avec d'importantes villes du pourtour méditerranéen, les travaux se sont concentrés sur la protection, la restauration et l'aménagement du site d'Orthy Petra afin que celui-ci soit accessible au public peu de temps après l'ouverture du Musée d'Eleftherna.

au sud / sud-ouest de Perama, 20 km au sud-est d'Adele,municipalité et unité régionale de Réthymnon.

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