Le Trône de Dagobert
- Alain Foucaut
- 9 nov. 2016
- 3 min de lecture
Le Trône de Dagobert est un siège en bronze du haut Moyen Âge mentionné pour la première fois par l'abbé Suger au milieu du XIIe siècle, et qui faisait partie du trésor de Saint-Denis. Traditionnellement, il est désigné comme le trône de Dagobert, mais aucune source historique fiable n'atteste précisément de cette fonction. Il est conservé au Département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France.

Le trône est répertorié par Suger dans l'inventaire du trésor de Saint-Denis au milieu du XIIe siècle. Il en parle dans son ouvrage De Administrationne et déclare l'avoir fait restaurer, car il le retrouve bien délabré: parce que « sur ce siège, les rois avaient la coutume de s'asseoir pour recevoir l'hommage des grands de leur royaume », pratique probablement à l'origine des expressions « asseoir son pouvoir », « asseoir son autorité ».

Dès 1076-1080, des rois capétiens sont représentés sur leur sceau assis en majesté sur un siège similaire.

En 1625, l'abbé Dom Doublet signale que le prêtre célébrant la messe au grand autel de la basilique de Saint-Denis s'y asseyait. En 1791, le trône est transféré, avec 13 autres objets du trésor considérés comme Monuments des Arts et des Sciences, à la Bibliothèque royale. Ce siège, considéré comme une regalia, garde une haute valeur symbolique, différents souverains l'utilisant afin de rattacher leur légitimité à celle de la plus ancienne des « races » royales françaises. La dernière utilisation de ce meuble vieux et fragile est faite par Napoléon Ier lors de la distribution des premières Légions d'honneur au camp de Boulogne le 6 août 1804 ; la légende veut qu'il l'ait cassé en s'asseyant dessus.

Une copie, réalisée en fonte de fer dorée d'après moulage au début du XIXe siècle, est encore visible dans la basilique de Saint-Denis. Ayant la fonction de trône épiscopal, cette copie est classée monument historique au titre d'objet depuis 1999.

Un dossier ajouré et deux accoudoirs en bronze à décors de rinceaux ont été ajoutés, la comparaison stylistique de ces éléments avec les créations artistiques carolingiennes tend à démontrer que ces éléments dateraient du IXe siècle.
L'abbé Suger nous informe avoir restauré le siège, il faut vraisemblablement lui imputer le blocage du système de pliage, de la jambe arrière droite des têtes sur le dossier et certains croisillons.

Pour plus de renseignements ICI numéro 9 page 26
Fin du VIIIe-IXe siècle ? ; restaurations aux XIIe, XIIIe, XIXe siècles
Alliage cuivreux fondu et gravé, fer, nombreux restes de dorure, H :
104 cm, l. actuelle 82 cm
Provenance : trésor de Saint-Denis, cité pour la première fois par
l’abbé Suger en 1145
Historique : déposé le 30 septembre 1791 au cabinet des Antiques
de la Bibliothèque nationale ; remis à l’abbaye de Saint-Denis en
1841, d’où il revient en 1848 ; déposé de 1852
à 1872 au musée des Souverains au Louvre
Paris, BnF, Inv. 55651
Et pour finir, un dossier complet sur les sièges en X du laboratoire "LANDARC" :
Musée de Cluny
musée national du Moyen Âge
6, place Paul Painlevé, 75005 Paris
Accès payant