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Le Trône de Dagobert

Le Trône de Dagobert est un siège en bronze du haut Moyen Âge mentionné pour la première fois par l'abbé Suger au milieu du XIIe siècle, et qui faisait partie du trésor de Saint-Denis. Traditionnellement, il est désigné comme le trône de Dagobert, mais aucune source historique fiable n'atteste précisément de cette fonction. Il est conservé au Département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France.

Le trône est répertorié par Suger dans l'inventaire du trésor de Saint-Denis au milieu du XIIe siècle. Il en parle dans son ouvrage De Administrationne et déclare l'avoir fait restaurer, car il le retrouve bien délabré: parce que « sur ce siège, les rois avaient la coutume de s'asseoir pour recevoir l'hommage des grands de leur royaume », pratique probablement à l'origine des expressions « asseoir son pouvoir », « asseoir son autorité ».

Dès 1076-1080, des rois capétiens sont représentés sur leur sceau assis en majesté sur un siège similaire.

En 1625, l'abbé Dom Doublet signale que le prêtre célébrant la messe au grand autel de la basilique de Saint-Denis s'y asseyait. En 1791, le trône est transféré, avec 13 autres objets du trésor considérés comme Monuments des Arts et des Sciences, à la Bibliothèque royale. Ce siège, considéré comme une regalia, garde une haute valeur symbolique, différents souverains l'utilisant afin de rattacher leur légitimité à celle de la plus ancienne des « races » royales françaises. La dernière utilisation de ce meuble vieux et fragile est faite par Napoléon Ier lors de la distribution des premières Légions d'honneur au camp de Boulogne le 6 août 1804 ; la légende veut qu'il l'ait cassé en s'asseyant dessus.

Une copie, réalisée en fonte de fer dorée d'après moulage au début du XIXe siècle, est encore visible dans la basilique de Saint-Denis. Ayant la fonction de trône épiscopal, cette copie est classée monument historique au titre d'objet depuis 1999.

Le siège pliant, partie inférieure du trône, en constitue la structure d'origine. Ce mobilier pliant est adapté aux habitudes itinérantes des seigneurs dues aux luttes féodales. Il se présente sous la forme d'un siège pliable copiant les modèles antiques, avec quatre montants ornés de protomés de panthère (dont celui à l'arrière droit a été refait ultérieurement). L'assise était formée de larges bandes de cuir. Le piètement curule rappelle la chaise symbole du pouvoir en Rome antique. Le siège pliant est difficile à dater précisément, deux options sont possibles, soit l'époque mérovingienne, notamment en raison de l'abbé Suger qui, au XIIe siècle, l'attribuait à Dagobert Ier (629-639) et à son orfèvre saint Éloi, soit à la « renaissance carolingienne », en confrontant le trône avec des enluminures carolingiennes, qui représente des trônes à protomés de fauves semblables à celui dit de Dagobert, tel que l'enluminure représentant l’empereur Lothaire dans le psautier de Londres.

  • Un dossier ajouré et deux accoudoirs en bronze à décors de rinceaux ont été ajoutés, la comparaison stylistique de ces éléments avec les créations artistiques carolingiennes tend à démontrer que ces éléments dateraient du IXe siècle.

L'abbé Suger nous informe avoir restauré le siège, il faut vraisemblablement lui imputer le blocage du système de pliage, de la jambe arrière droite des têtes sur le dossier et certains croisillons.

Pour plus de renseignements ICI numéro 9 page 26

Fin du VIIIe-IXe siècle ? ; restaurations aux XIIe, XIIIe, XIXe siècles

Alliage cuivreux fondu et gravé, fer, nombreux restes de dorure, H :

104 cm, l. actuelle 82 cm

Provenance : trésor de Saint-Denis, cité pour la première fois par

l’abbé Suger en 1145

Historique : déposé le 30 septembre 1791 au cabinet des Antiques

de la Bibliothèque nationale ; remis à l’abbaye de Saint-Denis en

1841, d’où il revient en 1848 ; déposé de 1852

à 1872 au musée des Souverains au Louvre

Paris, BnF, Inv. 55651

Et pour finir, un dossier complet sur les sièges en X du laboratoire "LANDARC" :

Musée de Cluny

musée national du Moyen Âge

6, place Paul Painlevé, 75005 Paris

Accès payant

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