17 févr. 2020
Bois comme à l'origine, acier ou béton ?
Le débat agite les experts qui ont tous une opinion sur la restauration de l'emblématique cathédrale parisienne, ravagée par un incendie mi-avril 2019.
Le président de l'établissement public chargé du chantier de Notre-Dame, le général Jean-Louis Georgelin, a quant à lui démenti des informations selon lesquelles l'option du chêne avait déjà été retenue pour refaire la charpente, contre les alternatives du métal ou du béton. « Il y aura étude, examen de toutes les options possibles », avait-il assuré, estimant qu'un « lobbying » de la filière bois pouvait être à l'œuvre. « Parler de lobbying sur un sujet comme celui-là, ce n'est pas à l'échelle et à l'honneur de cet édifice », a réagi Eric Wirth, vice-président du conseil national de l'Ordre des architectes, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
« Ça a fait 800 ans qu'elle [la cathédrale] est là. Si l'ouvrage avait été en acier, il n'y aurait plus eu de cathédrale. Même avec toutes les protections, vu le brasier... Le fer tient une demi-heure, une heure, et après il se tord, il tire sur les parois et il fait tout écrouler. »
« Il faut se méfier, a poursuivi M. Wirth, des fausses bonnes solutions » qui préconisent des charpentes métalliques ou en béton parce qu'elles seraient « beaucoup plus légères ». « Ces cathédrales, elles tiennent structurellement, parce qu'il y a une masse sur une voûte [...], ça ne fonctionne que parce que c'est lourd. En plus, a-t-il argué, on a la chance d'avoir toutes les informations, relevés photographiques, informatiques, numériques pour reconstruire à l'identique » cette charpente exceptionnelle surnommée la « forêt de Notre-Dame ».
Le vice-président de l'Ordre des architectes a estimé que « le temps du diagnostic allait être extrêmement long » et que le délai de cinq ans préconisé par le président Emmanuel Macron constituait « un objectif mais pas un impératif ».